Dans l’Homélie de la Solennité de la Fête-Dieu, le Pape Benoît XVI a rappelé de nouveau l’attention de toute l’Eglise sur le risque de la « sécularisation », même chez les fidèles, et surtout dans le clergé, et a rappelé le caractère de coexistence entre le Sacrifice et le banquet, dans l’Eucharistie. Le Saint-Père a déclaré : « En célébrant la Pâque avec les siens, le Seigneur a anticipé dans le mystère le Sacrifice qui se serait accompli le jour suivant sur la Croix. L’Institution de l’Eucharistie nous apparaît ainsi comme anticipation et comme acceptation de sa mort par Jésus. Saint Ephrem le Syrien écrit à ce propos : ‘Durant la Cène, Jésus s’est immolé lui-même ; sur la Croix, Il fut immolé par les autres ». Aujourd’hui, il est urgent plus que jamais, en vue aussi de récupérer la dimension du sacré, si nécessaire en Europe, d’aider tous les fidèles à comprendre ou à comprendre de nouveau, la dimension universelle Sacrificielle de la Liturgie Eucharistique. Sans rien céder à la religiosité "païenne" préchrétienne, mais en aidant à une compréhension correcte du Sacrifice Expiatoire du Christ Seigneur, qui s’est offert pour nous et pour notre salut. A tous les partisans de la réduction de la Sainte Messe à un banquet, il est toutefois nécessaire de rappeler qu’il est uniquement la conséquence du Sacrifice. Sans la mort du Christ en Croix, jamais les hommes n’auraient pu devenir « des participants à la table de Dieu », et ils n’auraient jamais pu vivre une communion aussi physique avec Lui, par la Communion Eucharistique, qui est une anticipation de la condition de ressuscités, capable de dépasser les liens spatiaux et temporels. Le Saint-Père a déclaré également : « Il y a aujourd’hui le risque d’une sécularisation rampante même à l’intérieur de l’Eglise, qui peut se traduire dans un culte eucharistique formel et vide, en célébrations privées de cette participation du cœur, qui s’exprime en vénération et en respect pour la liturgie. La tentation est toujours forte de réduire la prière à des moments superficiels et hâtifs, en se laissant déborder par les activités et par les préoccupations terrestres ». La compréhension correcte de l’Eucharistie comme Sacrifice met à l’abri de ces interprétations superficielles, et, surtout, la fécondation réciproque tellement souhaitée entre la forme ordinaire et la forme extraordinaire de l’unique rite latin, pourra, avec le temps, permettre, au plan liturgique également, cette « récupération théologique » qui est aujourd’hui plus nécessaire que jamais. Parce que, « Avec l’Eucharistie, le Ciel vient donc sur la terre, le demain de Dieu s’installe dans le présent, et le temps est comme embrassé par l’éternité divine Avec l’Eucharistie, le Ciel vient donc sur la terre, le demain de Dieu s’installe dans le présent, et le temps est comme embrassé par l’éternité divine ».