Les chartreux vivent dans des
ermitages reliés par un cloître. Leur cellule est leur demeure permanente, le
désert dans lequel ils s’adonnent à l’oraison, à la lecture, à la récitation de
l’office. La cellule
constitue le vase alchimique. C’est un lieu de joie puisqu’elle s’apparente au
ciel (cella, caelum) ; c’est aussi un lieu de combat, car l’ermite doit y
affronter ses propres démons tentateurs. Dans la cellule s’opère le
dévoilement des secrets, l’apparition de la lumière d’aurore dont la clarté
grandit jusqu’au plein jour (cf. Prov., IV, 18). C’est dans la cellule que l’ermite se dépouille de ses
attachements. Dans une première démarche, il a quitté le monde ; dans une seconde, il lui faut se
quitter lui-même, assumer son ombre, et transmuer tout ce qu’il porte en lui
d’obscur. Il apprend à vivre en tête à tête avec lui-même tout en se détachant
de lui. LIRE...