- E senti o espírito inundado por um mistério de luz que é Deus e N´Ele vi e ouvi -A ponta da lança como chama que se desprende, toca o eixo da terra, – Ela estremece: montanhas, cidades, vilas e aldeias com os seus moradores são sepultados. - O mar, os rios e as nuvens saem dos seus limites, transbordam, inundam e arrastam consigo num redemoinho, moradias e gente em número que não se pode contar , é a purificação do mundo pelo pecado em que se mergulha. - O ódio, a ambição provocam a guerra destruidora! - Depois senti no palpitar acelerado do coração e no meu espírito o eco duma voz suave que dizia: – No tempo, uma só Fé, um só Batismo, uma só Igreja, Santa, Católica, Apostólica: - Na eternidade, o Céu! (escreve a irmã Lúcia a 3 de janeiro de 1944, em "O Meu Caminho," I, p. 158 – 160 – Carmelo de Coimbra)
segunda-feira, 14 de novembro de 2016
Homélie du Très Révérend Père Dom Jean PATEAU Abbé de Notre-Dame de Fontgombault (Fontgombault, le 1er novembre 2016)
Homélie du Très Révérend Père Dom Jean PATEAU Abbé de Notre-Dame de Fontgombault (Fontgombault, le 1er novembre 2016)
Ante thronum… in conspectu Agni Devant le trône… au regard de l’Agneau (Ap 7, 9) Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils, LORS que l’automne s’avance, emportant avec lui la parure des arbres, et que bientôt l’hiver semblera donner le coup de grâce à la nature, la liturgie invite à tourner le regard de l’âme vers une autre cité, céleste celle-là, où déjà l’auteur de l’Apocalypse a porté les yeux. A Demain, la commémoraison de tous les fidèles défunts ramè- nera à notre pensée, les êtres chers qui nous ont quittés, tous ceux aussi qui ayant achevé leur pèlerinage sur la terre et morts dans l’amitié de Dieu, n’ont pas encore gagné la cité de la béatitude et qui, prisonniers du Purgatoire, implorent de leurs frères de la terre l’aumône d’une prière libératrice. Si la saison, qui nous remet en face du caractère vain et passager des beautés de ce monde, est propice à la méditation sur la mort et sur le monde invisible, la place de la fête de la Toussaint dans l’année liturgique mérite aussi d’être relevée.
L’année liturgique s’ouvre par le mystère de l’Incarnation avec au centre la fête de Noël. Puis vient le mystère de la Rédemption avec au centre le mystère pascal, mort et Résurrection du Seigneur pour le salut de l’humanité. L’année s’achève par la fête du Christ-Roi de l’univers, c’est-à-dire Roi de tout ce qui a été créé et en particulier des nations et des hommes. Aujourd’hui cette royauté tout en étant effective, est plutôt ignorée, voire refusée. La cité céleste où habitent les saints que nous fêtons est en construction : de nouveaux habitants y arrivent, rachetés dans le sang du Christ. La fête de la Toussaint offre à notre contemplation une vision de fête : la vie dans la cité céleste où la Royauté du Christ est accueillie et où ses lois sont obéies. Que vit donc Jean ? Une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue ; debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, des palmes à la main, ils crient d’une voix puissante : “Le salut à notre Dieu, qui siège sur le trône, ainsi qu’à l’Agneau !” Et tous les Anges en cercle autour du trône, des Vieillards et des quatre Vivants, se prosternèrent devant le trône, la face contre terre, pour adorer Dieu; ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse, action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen ! » (Ap 7,9-12) Cette foule, qui ne semble pas particulièrement triste, rend gloire à l’Agneau qui a été immolé et qui vit. Le but de toute sainteté, c’est la louange et la glorification de Dieu pour l’éternité, comme l’enseigne saint Paul dans le premier chapitre de l’épître aux Éphésiens : Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur JésusChrist, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. C’est ainsi
qu’Il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour… à la louange de gloire de sa grâce, dont Il nous a gratifiés dans le Bien-Aimé. En lui nous trouvons la rédemption, par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce… Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté… ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ… C’est en lui encore que nous avons été mis à part, désignés d'avance… pour être, à la louange de sa gloire, ceux qui ont par avance espéré dans le Christ. C’est en lui que vous aussi, après avoir entendu la Parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et y avoir cru, vous avez été marqués d’un sceau par l’Esprit de la Promesse… pour la louange de sa gloire. (Ep 1,3-4;6-7;9;11-13) Aussi la préface de la Messe d’aujourd’hui peut-elle chanter : « Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant. Vous êtes glorifié dans l’assemblée des saints et, en couronnant leurs mérites, vous couronnez vos propres dons. » Les fêtes des saints ne sont pas l’occasion de les adorer, mais d’adorer Dieu, auteur et fin de toute sainteté. La vocation de homme apparaît alors dans sa noblesse : il est le terreau dans lequel la graine de la grâce prend racine et fructifie sous l’action de la rosée du Saint-Esprit. Le plan de Dieu aussi se dévoile : si l’homme est pauvre, si Dieu a permis l’usage de la liberté jusqu’au péché, c’est qu’à tout homme est offerte une richesse : un Père qui ne se repent pas de l’avoir créé et recréé, un Dieu qui a « soif » de l’homme. « J'ai soif », écrit sainte Teresa de Calcutta, est bien plus profond que Jésus vous disant « Je vous aime ». Tant que vous ne savez pas au plus profond de vous
que Jésus a soif de vous, vous ne pouvez pas savoir qui il veut être pour vous ou qui il veut que vous soyez pour lui… Jésus a soif, même maintenant, dans votre cœur et dans les pauvres, il connaît votre faiblesse. Il veut seulement votre amour, il veut seulement la chance de vous aimer. » (Lettre du 25 mars 1993 aux Missionnaires de la Charité) Alors que le poids du jour se fait lourd pour bien des hommes, et tout particulièrement pour ceux qui veulent simplement qu’on leur laisse la liberté, la possibilité, d’aimer Dieu à travers tous les actes de la vie, et de ne point agir contre leur conscience et contre les commandements de Dieu, la joie et la paix de la Cité céleste semblent bien loin. Soyons convaincus pourtant qu’il n’est pas nécessaire, qu’il n’est même pas souhaitable, d’attendre le Ciel pour devenir « louange de gloire » à la Trinité. Sainte Élisabeth de la Trinité, la carmélite de Dijon, récemment canonisée par le Pape Fran- çois, après avoir découvert cette formule, en avait fait le mot d’ordre de sa vie. Le Seigneur, l’Évangile le rappelle, béatifie les pauvres en esprit, les doux, ceux qui sont affligés, ceux qui sont affamés et assoiffés de justice, les miséricordieux, les cœurs purs et les artisans de paix, ceux qui sont insultés et calomniés. Tous, le Seigneur les invite à l’allégresse, car leur récompense sera grande dans les cieux. Cette récompense, le livre de l’Apocalypse l’a révélée : Dieu et le privilège de le louer. Tel est le grand mystère qui se découvre à nos yeux en ce jour. Œuvrons, Dieu aidant, pour y être associés. Prions pour ceux qui aujourd’hui attendent au purgatoire que vienne pour eux l’heure de la gloire. Que Notre-Dame, Reine des saints et des anges et notre Mère, nous conduise sur la voie de la sainteté à la « louange de gloire » de la Sainte Trinité. Amen.