L’article suivant, écrit par la Révérende Mère Gertrude de Maissin (+), est paru dans la « Lettre aux amis du monastère bénédictin Notre-Dame de Toute Confiance » de Lamairé en décembre 1999.
«Soyez saints parce que je suis saint» (Lév. 19, 2), «Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» répond en écho l’Évangile. Quiconque aura un peu expérimenté la misère humaine et l’aura découverte jusque dans son propre coeur se demandera aussitôt si ce commandement est réalisable. Peut-être est-il réservé à une élite, aux ermites, aux religieux ? Certes non.
Notre-Seigneur n’a pas mis de limites à son précepte: il invite toutes les âmes à la perfection c’est-à-dire à la sainteté. Oui, Dieu nous appelle et il suffit de Lui répondre avec fidélité et amour là où Il nous veut. La vie religieuse appelée ‘état de perfection’ est la voie privilégiée pour atteindre ce but. Mais à toutes les âmes Dieu donne les grâces suffisantes, et même surabondantes, pour les amener à cette sainteté.
Pour aider et guider les ‘gens du monde’ sur cette route vers Dieu, des Tiers-Ordre ont été créés. Qu’en est-il dans l’Ordre Bénédictin ? Pourquoi ne parle-t-on pas de « Tiers-Ordre Bénédictin »? Tout simplement parce que ce terme implique une troisième règle écrite pour les laïcs, la première étant pour les religieux, la seconde pour les religieuses (d’un même Ordre). Or Saint Benoît n’a écrit qu’une seule Règle, pour les moines et les moniales, et adaptée pour toutes les personnes voulant vivre selon l’esprit de cette Règle : on les appelle « oblats ». On parle alors d’oblature, terme venant du latin : « oblatus », offert à Dieu. Cette expression est utilisée par Notre Bienheureux Père dans sa Règle. Lorsque des parents voulaient offrir à Dieu leur enfant dès leur jeune âge, ceux-ci étaient alors éduqués dans le monastère où, en général, ils faisaient plus tard profession. Nous en avons des exemples avec saint Maur, saint Placide, saint Bède le Vénérable, et sainte Gertrude qui fut amenée au Monastère d’Helfta dès l’âge de 5 ans, y fut élevée et y fit profession. Saint Grégoire le Grand, dans ses Dialogues sur la vie de saint Benoît (livre 2), parle de laïcs affiliés à des monastères et ayant un devoir d’obéissance envers l’Abbé. Certains vivaient dans l’enceinte du monastère, d’autres restaient dans le monde, on les appela d’abord « familiers » puis, tardivement, « oblats ». L’oblature diffère également du Tiers-Ordre parce que l’oblat se rattache à un monastère bien précis, à une famille monastique, et pas seulement à un ordre religieux. En effet, le sens de la famille est très propre à l’Ordre Bénédictin où l’Abbé tient le rôle du « pater familias ».
Être oblat de Saint Benoît, c’est aimer la spiritualité bénédictine, la prière liturgique de l’Eglise et la solennité des offices ; c’est « aimer prier sur la beauté » (saint Pie X) par le chant grégorien ; c’est chercher à observer la Règle dans sa vie quotidienne et à suivre les préceptes de ce Père : « ora et labora », prier et travailler. Être oblat, c’est tout offrir à Dieu pour qu’Il soit sans cesse loué et glorifié, conformément à la si belle devise bénédictine : « Ut In Omnibus Glorificetur Deus » (U.I.O.G.D.). Être oblat, c’est appartenir à un monastère, à une communauté ; c’est prier et réciter l’Office divin, en son privé chaque fois que faire se peut, en union avec ses frères moines ou ses soeurs moniales. Notre Bienheureux Père Saint Benoît ne nous demande-t-il pas d’ailleurs de faire commémoraison de tous nos frères absents à la fin de chaque office : «Que le secours divin soit toujours avec nous ; et avec tous nos frères absents» ? L’oblat est alors pris dans ce courant de charité, de louange, et toute sa vie est spirituellement unie à celle de sa communauté, et par elle, avec elle, offerte à Dieu. De même l’oblat bénéficie de toutes les grâces que Dieu accorde à sa communauté, et à sa famille bénédictine. Être oblat, c’est enfin aimer venir dans son monastère pour s’y ressourcer et retrouver cette paix (Pax) bénédictine dont le monde actuel aurait tant besoin.
Notre-Seigneur n’a pas mis de limites à son précepte: il invite toutes les âmes à la perfection c’est-à-dire à la sainteté. Oui, Dieu nous appelle et il suffit de Lui répondre avec fidélité et amour là où Il nous veut. La vie religieuse appelée ‘état de perfection’ est la voie privilégiée pour atteindre ce but. Mais à toutes les âmes Dieu donne les grâces suffisantes, et même surabondantes, pour les amener à cette sainteté.
Pour aider et guider les ‘gens du monde’ sur cette route vers Dieu, des Tiers-Ordre ont été créés. Qu’en est-il dans l’Ordre Bénédictin ? Pourquoi ne parle-t-on pas de « Tiers-Ordre Bénédictin »? Tout simplement parce que ce terme implique une troisième règle écrite pour les laïcs, la première étant pour les religieux, la seconde pour les religieuses (d’un même Ordre). Or Saint Benoît n’a écrit qu’une seule Règle, pour les moines et les moniales, et adaptée pour toutes les personnes voulant vivre selon l’esprit de cette Règle : on les appelle « oblats ». On parle alors d’oblature, terme venant du latin : « oblatus », offert à Dieu. Cette expression est utilisée par Notre Bienheureux Père dans sa Règle. Lorsque des parents voulaient offrir à Dieu leur enfant dès leur jeune âge, ceux-ci étaient alors éduqués dans le monastère où, en général, ils faisaient plus tard profession. Nous en avons des exemples avec saint Maur, saint Placide, saint Bède le Vénérable, et sainte Gertrude qui fut amenée au Monastère d’Helfta dès l’âge de 5 ans, y fut élevée et y fit profession. Saint Grégoire le Grand, dans ses Dialogues sur la vie de saint Benoît (livre 2), parle de laïcs affiliés à des monastères et ayant un devoir d’obéissance envers l’Abbé. Certains vivaient dans l’enceinte du monastère, d’autres restaient dans le monde, on les appela d’abord « familiers » puis, tardivement, « oblats ». L’oblature diffère également du Tiers-Ordre parce que l’oblat se rattache à un monastère bien précis, à une famille monastique, et pas seulement à un ordre religieux. En effet, le sens de la famille est très propre à l’Ordre Bénédictin où l’Abbé tient le rôle du « pater familias ».
Être oblat de Saint Benoît, c’est aimer la spiritualité bénédictine, la prière liturgique de l’Eglise et la solennité des offices ; c’est « aimer prier sur la beauté » (saint Pie X) par le chant grégorien ; c’est chercher à observer la Règle dans sa vie quotidienne et à suivre les préceptes de ce Père : « ora et labora », prier et travailler. Être oblat, c’est tout offrir à Dieu pour qu’Il soit sans cesse loué et glorifié, conformément à la si belle devise bénédictine : « Ut In Omnibus Glorificetur Deus » (U.I.O.G.D.). Être oblat, c’est appartenir à un monastère, à une communauté ; c’est prier et réciter l’Office divin, en son privé chaque fois que faire se peut, en union avec ses frères moines ou ses soeurs moniales. Notre Bienheureux Père Saint Benoît ne nous demande-t-il pas d’ailleurs de faire commémoraison de tous nos frères absents à la fin de chaque office : «Que le secours divin soit toujours avec nous ; et avec tous nos frères absents» ? L’oblat est alors pris dans ce courant de charité, de louange, et toute sa vie est spirituellement unie à celle de sa communauté, et par elle, avec elle, offerte à Dieu. De même l’oblat bénéficie de toutes les grâces que Dieu accorde à sa communauté, et à sa famille bénédictine. Être oblat, c’est enfin aimer venir dans son monastère pour s’y ressourcer et retrouver cette paix (Pax) bénédictine dont le monde actuel aurait tant besoin.