sábado, 10 de dezembro de 2011

Dom Guéranger, DE L'ASSISTANCE A LA SAINTE MESSE AU TEMPS DE L'AVENT

  Ils sentiront aussi que le grand Sacrifice qui perpétue sur la terre, jusqu'à la consommation des siècles, l'oblation réelle, quoique non sanglante, du Corps et du Sang de Jésus-Christ, a pour but spécial de préparer, et même d'opérer, dans les cœurs des fidèles, l'Avènement mystérieux du Dieu qui n'est venu délivrer nos âmes que pour en prendre possession.


L'ANNÉE LITURGIQUE

Dom Guéranger

CHAPITRE V. DE L'ASSISTANCE A LA SAINTE MESSE AU TEMPS  DE L'AVENT.


Ce chapitre n’est pas numérisé

Dans toutes les saisons de l'Année Chrétienne, mais surtout au saint temps de l'Avent, il n'est point d'œuvre plus agréable à Dieu, plus méritoire et plus propre à nourrir la véritable piété, que l'assistance au saint Sacrifice de la Messe. Les fidèles doivent donc faire tous leurs efforts pour se procurer ce précieux avantage aux jours mêmes où la sainte Eglise ne leur en fait pas une obligation.
En assistant au divin Sacrifice dont l'oblation a été l'objet de l'attente du genre humain durant quarante siècles, ils devront éprouver une vive reconnaissance, s'ils réfléchissent que Dieu les a fait naître en ce monde depuis ce grand et miséricordieux événement, et n'a pas marqué leur place parmi ces générations qui se sont éteintes avant même d'en avoir pu saluer l'aurore. Ils ne s'en joindront pas moins avec instance à la sainte Eglise, pour demander, au nom de toute la création, la venue du Rédempteur, acquittant ainsi avec plénitude la grande dette imposée à tous les hommes, tant à ceux qui ont vécu avant l'accomplissement du mystère de l'Incarnation, qu'à ceux qui ont le bonheur de le voir accompli.
Ils sentiront aussi que le grand Sacrifice qui perpétue sur la terre, jusqu'à la consommation des siècles, l'oblation réelle, quoique non sanglante, du Corps et du Sang de Jésus-Christ, a pour but spécial de préparer, et même d'opérer, dans les cœurs des fidèles, l'Avènement mystérieux du Dieu qui n'est venu délivrer nos âmes que pour en prendre possession.
Enfin, ils aimeront à profiter de la présence et de la conversation du Fils de Dieu, dans ce mystère caché où il sauve le monde, afin qu'au jour où il viendra le juger dans sa majesté terrible, il les reconnaisse comme ses amis et les sauve encore, à cette heure où il n'y aura plus de miséricorde, mais seulement la justice.
Nous allons essayer de réduire à la pratique ces sentiments dans une explication des mystères de la sainte Messe, nous efforçant d'initier les fidèles à ces divins secrets, non par une stérile et téméraire traduction des formules sacrées, mais au moyen d'Actes destinés à mettre les assistants en rapport suffisant avec les actions et les sentiments de l'Eglise et du Prêtre.
La première chose qui doit occuper les fidèles lorsqu'ils assistent à la sainte Messe dans l'Avent, est de savoir si cette Messe va être célébrée suivant le rite de l'Avent, ou si elle est en l'honneur de la Sainte Vierge, ou de quelque Saint, ou enfin pour les défunts. Pour cela, il leur suffira déconsidérer la couleur des ornements du Prêtre. Ils seront violets, si la Messe est de l'Avent ; d'une autre couleur, blanche ou rouge, si elle est de la Sainte Vierge ou d'un Saint ; enfin noire, si elle est pour les défunts. Si le Prêtre est revêtu de violet, les fidèles s'efforceront d'entrer dans l'esprit de pénitence que l'Eglise veut exprimer par cette couleur. Ils le feront également dans le cas où le Prêtre serait revêtu d'une autre couleur ; car, quelle que soit la solennité qu'on célèbre en Avent, le célébrant est toujours obligé de faire mémoire de l'Avent en trois endroits, et en usant des mêmes paroles de supplication et de componction qu'il aurait à prononcer dans une Messe propre de l'Avent. Il n'y a d'exception que pour les Messes des défunts.
Le Dimanche, si la Messe à laquelle on assiste est paroissiale, deux rites solennels, l'Aspersion de l'Eau bénite, et, en beaucoup d'églises, la Procession, devront d'abord intéresser la piété.
Pendant l'Aspersion, on demandera la pureté de cœur nécessaire pour prendre part au double Avènement de Jésus-Christ ; et en recevant sur soi-même cette eau sainte, dont l'aspersion nous prépare à assister dignement au grand Sacrifice dans lequel est épanché, non plus une eau figurative, mais le Sang même de l'Agneau, on pensera au Baptême d'eau par lequel saint Jean-Baptiste préparait les Juifs à cet autre Baptême qui devait être l'effet de la puissance et de la miséricorde du Médiateur.

Etc