quarta-feira, 3 de abril de 2013

Messe comme saint sacrifice expiatoire-propitiatoire

Messe comme saint sacrifice expiatoire-propitiatoire (magistère récent)  



Voici quelques textes officiels sur ce sujet important, concernant le problème de la continuité de Trente à Vatican II:
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Concile de Trente, ch. 22

S I QUELQU'UN dit, que le Sacrifice de la Messe est seulement un Sacrifice de loûange, & d'action de graces ; ou une simple mémoire du Sacrifice qui a esté accompli à la Croix ; & qu'il n'est pas propitiatoire, ou qu'il n'est profitable qu'à celuy qui le reçoit ; & qu'il ne doit point estre offert pour les vivans, & pour les morts ; pour les péchez, les peines, les satisfactions, & pour toutes les autres nécessitez : Qu'il soit Anathême.

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Vatican II

Lumen Gentium

8…Mais tandis que le Christ saint, innocent, sans tache (He 7, 26) ignore le péché (2 Co 5, 21), venant seulement expier les péchés du peuple (cf. He 2, 17), l’Église, elle, enferme des pécheurs dans son propre sein, elle est donc à la fois sainte et toujours appelée à se purifier, poursuivant constamment son effort de pénitence et de renouvellement.

Dum vero Christus, "sanctus, innocens, impollutus" (Hebr 7,26), peccatum non novit (cf. 2Cor 5,21), sed sola delicta populi repropitiare venit (cf. Hebr 2,17), Ecclesia in proprio sinu peccatores complectens, sancta simul et semper purificanda, poenitentiam et renovationem continuo prosequitur.

En latin Le mot expiation est absent de tout le concile, de même que le mot propitiation, propitiatoire. C’est probablemnt l’échappatoire soit pour éliminer le sacrifice soit jouer sur le sens de l’adjectif « eucharistique » qui lui est très souvent lié dans le texte (sacrifice eucharistique est très courant dans Vatican II) . Mais comme on voit, au lieu de propitiare, le concile utilise repropitiare, qui a le même sens et qu’on traduit par expier.
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Les caté lèvent toute ambiguité, eplicitement sur le sacrifice de la messe et les dogmes de Trente :

CATECHISME 1992



Sacrifice expiatoire


615 " Comme par la désobéissance d’un seul la multitude a été constituée pécheresse, ainsi par l’obéissance d’un seul la multitude sera constituée juste " (Rm 5, 19). Par son obéissance jusqu’à la mort, Jésus a accompli la substitution du Serviteur souffrant qui " offre sa vie en sacrifice expiatoire ", " alors qu’il portait le péché des multitudes " " qu’il justifie en s’accablant lui-même de leurs fautes " (Is 53, 10-12). Jésus a réparé pour nos fautes et satisfait au Père pour nos péchés (cf. Cc. Trente : DS 1529).

616 C’est " l’amour jusqu’à la fin " (Jn 13, 1) qui confère sa valeur de rédemption et de réparation, d’expiation et de satisfaction au sacrifice du Christ. Il nous a tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie (cf. Ga 2, 20 ; Ep 5, 2. 25). " L’amour du Christ nous presse, à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts " (2 Co 5, 14). Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils, qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice rédempteur pour tous.

623 Par son obéissance aimante au Père, " jusqu’à la mort de la croix " (Ph 2, , Jésus accomplit la mission expiatrice (cf. Is 53, 10) du Serviteur souffrant qui

827 " Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché,

1460 ….. De telles pénitences aident à nous configurer au Christ qui, seul, a expié pour nos péchés (cf. Rm 3, 25 ; 1 Jn 2, 1-2) une fois pour toutes

1476 Ces biens spirituels de la communion des saints, nous les appelons aussi le trésor de l’Église, " qui n’est pas une somme de biens, ainsi qu’il en est des richesses matérielles accumulées au cours des siècles, mais qui est le prix infini et inépuisable qu’ont auprès de Dieu les expiations et les mérites du Christ Notre Seigneur, offerts pour que l’humanité soit libérée du péché et parvienne à la communion avec le Père. C’est dans le Christ, notre Rédempteur, que se trouvent en abondance les satisfactions et les mérites de sa rédemption (cf. He 7, 23-25 ; 9, 11-28) ".

On peut trouver ici les références : http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_FA6.HTM



Sacrifice propitiatoire (rendant propice, apaisant)

457 Le Verbe s’est fait chair pour nous sauver en nous réconciliant avec Dieu : " C’est Dieu qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés " (1 Jn 4, 10). " Le Père a envoyé son Fils, le sauveur du monde " (1 Jn 4, 14). " Celui-là a paru pour ôter les péchés " (1 Jn 3, 5) :

604 En livrant son Fils pour nos péchés, Dieu manifeste que son dessein sur nous est un dessein d’amour bienveillant qui précède tout mérite de notre part : " En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés " (1 Jn 4, 10 ; cf. 4, 19). " La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous " (Rm 5, .

620 Notre salut découle de l’initiative d’amour de Dieu envers nous car " c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés " (1 Jn 4, 10). " C’est Dieu qui dans le Christ se réconciliait le monde " (2 Co 5, 19).

433 Le nom du Dieu Sauveur était invoqué une seule fois par an par le grand prêtre pour l’expiation des péchés d’Israël, quand il avait aspergé le propitiatoire du Saint des Saints avec le sang du sacrifice (cf. Lv 16, 15-16 ; Si 50, 20 ; He 9, 7). Le propitiatoire était le lieu de la présence de Dieu (cf. Ex 25, 22 ; Lv 16, 2 ; Nb 7, 89 ; He 9, 5). Quand S. Paul dit de Jésus que " Dieu l’a destiné à être propitiatoire par son propre sang " (Rm 3, 25), il signifie que dans l’humanité de celui-ci, " c’était Dieu qui dans le Christ se réconciliait le monde " (2 Co 5, 19).

1992 La justification nous a été méritée par la Passion du Christ qui s’est offert sur la Croix en hostie vivante, sainte et agréable à Dieu et dont le sang est devenu instrument de propitiation pour les péchés de tous les hommes. La justification est accordée par le Baptême, sacrement de la foi. Elle nous conforme à la justice de Dieu qui nous rend intérieurement justes par la puissance de sa miséricorde. Elle a pour but la gloire de Dieu et du Christ, et le don de la vie éternelle (cf. Cc. Trente : DS 1529) :
Maintenant, sans la loi, la justice de Dieu s’est manifestée, attestée par la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus Christ, à l’adresse de tous ceux qui croient, – car il n’y a pas de différence : tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu – et ils sont justifiés par la faveur de sa grâce en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus : Dieu l’a exposé, instrument de propitiation par son propre sang moyennant la foi ; il voulait montrer sa justice, du fait qu’il avait passé condamnation sur les péchés commis jadis au temps de la patience de Dieu ; il voulait montrer sa justice au temps présent, afin d’être juste et de justifier celui qui se réclame de la foi en Jésus (Rm 3, 21-26).

1371 Le sacrifice eucharistique est aussi offert pour les fidèles défunts " …
... En présentant à Dieu nos supplications pour ceux qui se sont endormis, fussent-ils pécheurs, nous ... présentons le Christ immolé pour nos péchés, rendant propice, pour eux et pour nous, le Dieu ami des hommes (S. Cyrille de Jérusalem, catech. myst. 5, 9. 10 : PG 33, 1116B-1117A).

1367 Le sacrifice du Christ et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice : " C’est une seule et même victime, c’est le même qui offre maintenant par le ministère des prêtres, qui s’est offert lui-même alors sur la Croix. Seule la manière d’offrir diffère " (Cc. Trente, sess. 22a, Doctrina de ss. Missae sacrificio, c. 2 : DS 1743). " Et puisque dans ce divin sacrifice qui s’accomplit à la messe, ce même Christ, qui s’est offert lui-même une fois de manière sanglante sur l’autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante, ce sacrifice est vraiment propitiatoire " (ibid.).


On peut noter que seuls les nos 1371 et 1367 sont appliqués directement au sacrifice de la messe. Mais de toute facon le sacrifice du Xt est identique.

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Compendium du caté (2005)

114. Quelle a été l’attitude de Jésus envers la Loi d’Israël?
Jésus n’a pas aboli la Loi donnée par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, mais il l’a portée à son achèvement en lui donnant son interprétation définitive. Il est le Législateur divin qui exécute intégralement cette Loi. D’autre part, par sa mort expiatrice, en Serviteur fidèle, il offre le seul sacrifice capable de racheter toutes « les fautes commises par les hommes sous la première Alliance » (He 9,15).

122. Quels sont les effets du sacrifice du Christ sur la croix?
Jésus a librement offert sa vie en sacrifice d’expiation, c’est-à-dire qu’il a réparé nos fautes par la pleine obéissance de son amour jusqu’à la mort. Cet « amour jusqu’au bout » (Jn 13,1) du Fils de Dieu réconcilie toute l’humanité avec le Père. Le sacrifice pascal du Christ rachète donc tous les hommes d’une façon unique, parfaite et définitive, et leur ouvre la communion avec Dieu.

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Paul VI, Doctrine des indulgences (const. apost.) 1967

5. En effet, le Christ " qui n’a pas commis de péché ", " a souffert pour nous " , " a été transpercé à cause de nos iniquités, broyé à cause de nos perversités... lui dont les plaies nous ont guéris ".
…En cela apparaît le " trésor de l’Église ". En effet, il n’est pas comme une somme de biens, à l’instar des richesses matérielles accumulées au cours des siècles, mais il est le prix infini et inépuisable qu’ont auprès de Dieu les expiations et les mérites du Christ Notre-Seigneur, offerts pour que toute l’humanité soit libérée du péché et parvienne à la communion avec le Père ; c’est le Christ Rédempteur lui-même, en qui sont et vivent les satisfactions et les mérites de sa rédemption . En outre font aussi partie de ce trésor la valeur vraiment immense, incommensurable et toujours nouvelle, qu’ont devant Dieu les prières et les bonnes œuvres de la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints qui se sont sanctifiés en marchant sur les traces du Christ Seigneur par sa grâce, et ont mené à bien l’œuvre que le Père leur avait confiée ; de sorte qu’en travaillant à leur propre salut, ils ont coopéré également au salut de leurs frères dans l’unité du Corps mystique.
…Il existe donc certainement entre les fidèles — ceux qui sont en possession de la patrie céleste, ceux qui ont été admis à expier au purgatoire ou ceux qui sont encore en pèlerinage sur la terre — un constant lien de charité et un abondant échange de tous biens, grâce auxquels est apaisée la justice divine, tous les péchés du corps mystique tout entier étant expiés : tandis que la miséricorde de Dieu est inclinée au pardon, pour que les pécheurs contrits soient introduits plus tôt dans la jouissance complète des biens de la famille de Dieu.

79
The Christian knows full well that when he unites himself with the expiatory sacrifice of the Divine Savior, he helps greatly to build up the body of Christ, (67) to assemble the People of God into the fullness of Christ.

Les chrétiens savent que l'union au sacrifice du Sauveur contribue à l'édification du Corps du Christ dans sa plénitude: le peuple de Dieu rassemblé (67).

Nam christifideles compertum perspectumque habent se, pro eo quod cum piaculari divini Servatoris immolatione coniungantur, plurimum conferre in aedificationem Corporis Cristi (67), ut suam nempe plenitudinem accipiat, in populi Dei congregatione.


A noter que les Français n’ont pas traduit (une habitude chez eux ?) piaculari, rendu très correctement par expiatory (d'ailleurs la racine de piaculari - sans ex - est la m[eme que celle de expiatio) par les anglos…
Le sacrifice du Xt est expiatoire pour les péchés, dont le péché originel, et la messe fait un avec ce sacrifice…


Ce document est de 1967, postérieur au concile, il montre bien que la notion est postconcilaire et conciliaire.

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En revanche, si on note une surabondance de référence au sacrifice dans Ecclesia de Eucharistia (2003) de Jean Paul II , http://www.vatican.va/edocs/FRA0344/1D.HTM, les adjectif expiatoire et propitiatoire y sont absents.

SOURCE