La version moderniste du Christianisme va au final disparaitre ou cesser d’être Chrétienne. Actuellement, ce courant se prétend encore Chrétien dans les « Églises » protestantes historiques, et dans une partie de l’Église Catholique. Tout cela ne va plus durer encore très longtemps, et ce pour dix raisons toutes simple
1. Les modernistes dénient tout surnaturalisme, et donc ne sont pas vraiment religieux. Par religion, je veux dire relation avec le surnaturel ; la religion (que ce soit des peuples primitifs dansant autour d’un feu de camp, ou la Grand-Messe dans une cathédrale Catholique) est une communication réciproque avec un autre monde. Il s’agit dans notre cas de la salvation des âmes, de la rédemption des péchés, de la vie après la mort, des Anges et des démons, et de tout le reste.
Les modernistes ne s’intéressent absolument pas à tout cela. Pour eux, la religion est un combat pour l’ « égalité », pour faire du monde un endroit meilleur, être gentil avec tout un chacun, et aussi une « spiritualité ». Mais les gens réalisent rapidement qu’il n’y a aucun besoin d’aller à l’église pour concourir à cela, ils cessent donc de s’y rendre, et c’est une des raisons pour lesquelles le modernisme va finir par disparaitre : La première génération de modernistes a continué à aller à l’église régulièrement, la seconde de temps en temps, la troisième très rarement, mais la quatrième et les suivantes ne verront aucun besoin de se rendre à une célébration religieuse. Ils en concluront en fait que si la religion, c’est l’humanitaire, le rituel dominical ne peut être qu’inutile.
2. Le modernisme est quelque chose d’individuel et non de collectif : chaque individu décide seul de ce qu’il va penser de chaque sujet religieux ou de société qui se présentera à lui. En conséquence, les individus avec des opinions tranchées mais différentes formeront des groupes d’affinité intellectuelle de plus en plus réduits, et ce jusqu’à leur disparition.
3. Le modernisme est également subjectiviste et sentimentaliste. Il met hors-jeu la doctrine et favorise la spiritualité individuelle et les réponses dictées par les sentiments aux grandes questions doctrinales et morales. Du coup, ce sentimentalisme, ce subjectivisme ne tardent pas à éloigner les individus d’une Église dogmatique, et qui requiert l’adhérence à ses dogmes. Les modernistes vont en effet préférer leur propre « spiritualité » et expériences émotionnelles à toute activité religieuse collective et liturgique. C’est de là que sort la rengaine « je m’intéresse aux spiritualités mais pas aux religions ». Ce point atteint, les « Églises » protestante et la part de l’Église Catholique ayant embrassé la pensée moderniste ne peuvent que mourir parce que leurs fidèles ne voient plus l’intérêt d’être pratiquant ou même croyant.
4. Le modernisme est partisan du révisionnisme historique. Les modernistes réécrivent l’histoire selon leurs principes et leurs préjugés. En ce qui concerne la religion, ils se coupent par cela de la Tradition, le courant vital de la religion réelle. En conséquent, ils ne pourront qu’obéir à la mode en matière religieuse, qui ne peut que changer, et demander toujours plus de bouleversement des normes autrefois établies. Cette attitude court-termiste ne peut assurer une grande longévité aux corps ecclésiaux qui l’embrassent.
5. Les modernistes utilisent massivement la contraception et l’avortement. Ils n’ont pas assez d’enfants pour prendre leur suite, et comme le peu d’enfants qu’ils ont sont élevés dans l’idée que la liberté de choix est la valeur cardinale, ceux-ci finiront par embrasser soit le paganisme ambiant, soit la Religion véritable.
6. Le Christianisme moderniste n’est pas exigeant envers ses ouailles. Demander à un moderniste pourquoi il faut aller à l’église, la réponse sera toujours quelque chose comme : « Vous n’êtes pas obligé, nous sommes là si vous voulez venir, si cela vous fait vous sentir mieux, nous sommes prêts à vous accueillir ». Les Prêtres Catholiques modernistes se tordent les mains en se demandant pourquoi plus personne ne fréquente les Sacrements. C’est tout simplement parce que pendant 40 ans ils ont enseigné que ce n’était pas un péché mortel de ne pas aller à la Messe, que la pratique religieuse ne devait pas être motivée par la peur de perdre son salut, mais par l’amour de Dieu. Bien que ce dernier sentiment paraisse louable, ceux qui l’émettent ne devraient pas être surpris de voir devant eux le dimanche des églises vides.
7. Le moderniste ne comprend pas la nécessité de la pratique religieuse, y compris en ce qui le concerne lui-même. Souvent, il (de fait le plus souvent elle) a cru au péché, à la Rédemption, à tout ce qui est surnaturel ; il (elle) est devenu(e) graduellement moderniste, et à continué de pratiquer, mais ne s’est jamais vraiment demandé quelle en était la nécessité. Si cela arrive, il ou elle cessera promptement de fréquenter l’église. À moins bien sûr qu’il ne s’agisse d’un Prêtre : pour un professionnel de la religion, il est tellement difficile de se reconvertir qu’il vaut mieux continuer à servir son Église sans grande conviction.
8. Le modernisme autorise toutes les dégénérescences morales qui sapent les forces de la religion. Être fidèle d’une religion surnaturaliste requiert une autodiscipline morale, et une limitation de ses aspirations désordonnées. Au contraire, le modernisme considère qu’aucune religion ne saurait empêcher les différentes aspirations, quelles qu’elles soient, qui habitent le cœur de l’homme. C’est de la religion mâtinée d’hédonisme, mais pour un hédoniste authentique nul n’est besoin des oripeaux religieux.
9. Les modernistes ne sont pas joyeux. En tout cas de mon point de vue ils n’en ont pas l’air.
10. Les modernistes n’ont pas d’imagination, ils prennent tout littéralement, ils considèrent comme absurde le radicalisme de l’Évangile. Ils sont respectables de cette respectabilité bourgeoise contemporaine, toujours de l’avis de la majorité, avec cette once de subversion qui est en fait institutionnalisée. La recherche de la respectabilité au regard de la société contemporaine est en tout point la mort de la véritable religiosité.
En conclusion, que va-t-il arriver au Christianisme moderniste ? Il va disparaitre, ou cesser d’être Chrétien. Le modernisme ne va hélas pas de si tôt cesser de paraitre sous des oripeaux (terminologie, coutumes…) Chrétiens, mais au contraire adopter des formes encore plus monstrueuses sous cette apparence bien commode. Attendez-vous à voir les modernistes continuer à adopter toutes les doctrines néfastes du Monde au fur et à mesure de leur vulgarisation.