Sans le saint sacrifice de la Messe, il y a des milliers d'âmes qui demeureraient, jusqu'au jugement dernier, dans la fournaise bouillonnante et qui, par l'exercice de ce saint office, en sont très vite délivrées, surtout si cet office est célébré par des prêtres saints et purs. Cet exercice opère des merveilles incompréhensiblement grandes dans le purgatoire et aussi ici-bas dans le temps. Chaque homme devrait, tous les jours, s'unir à ce sacrifice avec le désir le plus intime de participer à toutes les Messes de tous les prêtres, autant qu'il y en a dans le monde, en particulier aux Messes des saints prêtres
Le Saint Sacrifice de la Messe
Les personnes qui viennent à la Messe parlent et rient ; elles croient qu'elles n'ont rien vu d'extraordinaire. Elles ne se sont doutées de rien parce qu'elles n'ont pas pris la peine de voir. On dirait qu'elles viennent d'assister à quelque chose de simple et de naturel, et cette chose, si elle ne s'était produite qu'une fois, suffirait à ravir en extase un monde passionné. Elles reviennent du Golgotha et elles parlent de la température. Si on leur disait que Jean et Marie descendirent du Calvaire en parlant de choses frivoles, elles diraient que c'est impossible. Cependant elles-mêmes n'agissent pas autrement. On dirait que ce que les yeux ne voient point n'a pas d'importance ; en réalité il n'y a que cela qui est et il n'y a que cela qui existe. Elles ont été 25 minutes dans une église sans comprendre ce qui se passait. Elles entendent la Messe tranquillement, sans larmes, sans commotion intérieure. Si elles pouvaient s'étonner, elles seraient sauvées, mais elles font de leur religion une de leurs habitudes, c'est-à-dire quelque chose de vil et de naturel. C'est l'habitude qui damne le monde. Julien Green (1900-1998), sous le pseudonyme de Théophile Delaporte, Pamphlet contre les catholiques de France, paru dans les Cahiers du Rhône, 15 (54), Neuchâtel, 1944. |
Le Christ est toujours là auprès de son Eglise, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le sacrifice de la Messe, et dans la personne du ministre, "le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s'offrit alors lui-même sur la croix" et, au plus haut point, sous les espèces eucharistiques. Il est là présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu'un baptise, c'est le Christ lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa parole, car c'est lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Eglise les Saintes Ecritures. Enfin il est là présent lorsque l'Eglise prie et chante les psaumes, lui qui a promis : "Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d'eux" (Mat. 18, 20). Effectivement, pour l'accomplissement de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés, le Christ s'associe toujours l'Eglise, son Epouse bien-aimée, qui l'invoque comme son Seigneur et qui passe par lui pour rendre son culte au Père éternel.
C'est donc à juste titre que la liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres.
Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Église, est l'action sacrée par excellence dont nulle autre action de l'Eglise ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré.
Constitution Conciliaire Sacrosanctum Concilium, sur la Sainte Liturgie, 4 décembre 1963 (7).
Texte intégral
Quel malheur que nous ayons au milieu de nous un trésor immense et inépuisable, et que, faute de le connaître, nous vivions dans l'indigence ; que nous ayons en notre pouvoir un remède à toutes sortes de maux, un arbre de vie qui peut nous communiquer non seulement la santé, mais l'immortalité même et que cependant nous soyons accablés d'infirmités, que nous vivions d'une vie languissante, que nous mourions tous les jours de la plus funeste de toutes les morts. La messe est ce remède universel, cet arbre de vie, ce riche trésor.
Saint Claude La Colombière, Réflexions chrétiennes, 13 : "De la messe", in Ecrits spirituels, DDB-Bellarmin, 1982.
Le Sacrifice de la Messe est quelque chose de si grand, qu'il faudrait trois éternités pour l'offrir dignement : la première pour s'y préparer, la seconde pour le célébrer, la troisième pour en rendre de justes actions de grâces.
Saint Jean Eudes (1601-1680).
Le très saint et très sacré Sacrifice de la Messe est le soleil des exercices spirituels, le centre de la Religion chrétienne, le cœur de la dévotion, l'âme de la piété ; c'est un abîme ineffable comprenant l'abîme de la charité divine, et par lequel Dieu, s'appliquant à nous, nous communique magnifiquement ses grâces et ses faveurs.
Saint François de Sales (1567-1622).
Toutes les bonnes œuvres réunies n'équivalent pas au Sacrifice de la Messe, puisqu'elles sont l'œuvre des hommes, et la Messe est l'œuvre de Dieu. Le martyre n'est rien en comparaison : c'est le sacrifice que l'homme fait à Dieu de sa vie, la Messe est le sacrifice que Dieu fait à l'homme de son Corps et de son Sang.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859).
Dans le plan divin, l'Eucharistie et la mort de Jésus-Christ, le sacrifice sanglant et le sacrifice non sanglant ne sont qu'un seul et même mystère.
P. Albert Tesnière (prêtre de la Congrégation du Très Saint Sacrement).
Nous devrions assister à la Messe comme, avec notre foi et connaissance actuelle, nous nous serions comportés au Calvaire.
P. Frédéric William Faber (1814-1863).
« Seul je sais et je comprends parfaitement comme je me sacrifie sur l'autel pour le salut des fidèles, ce que ni les Chérubins ni les Séraphins, ni aucune puissance céleste ne peuvent concevoir complètement. »
Jésus à Sainte Gertrude (1256-1302).
Jésus-Christ est tout à la fois le prêtre et l'Hostie.
Saint Augustin (354-430).
… Le moment sublime de la consécration approche. En union avec tout le corps de la Compagnie identifié au Christ, je tiens l'Hostie dans mes mains et prononce ces paroles : "Ceci est mon Corps ; ceci est mon Sang" Moment solennel qui ne peut être commenté que par un long silence plein de révérence. Le Christ change le pain en son Corps et le vin en son Sang. […] La Rédemption du monde est dès lors accompli : incarnation, mort, mystère pascal, salut. Tout cela se répète en ce moment dans mes mains. Le Christ est dans mes mains ! L'Agneau qui enlève le péché du monde est dans mes mains...
P. Pedro Arrupe s.j. (1927-1991), Comme je vous ai aimés, choix de textes sur le Cœur du Christ par Karl Rahner, Ed. Fidélité, Namur, 1986.
Jésus-Christ, à la Messe, se met entre nos mains, comme une monnaie d'un prix infini, pour acheter de Dieu tout ce que nous pouvons désirer de Lui, quelque précieux que puisse être le bien que nous Lui demandons. Jésus-Christ se fait dans le sacrifice de la Messe, non seulement notre intercesseur auprès de son Père pour Lui demander par ses mérites tout ce qui nous est nécessaire, tout ce que nous souhaitons, Mais Il offre son Sang et sa Vie, comme en paiement de ce que nous demandons.
Saint Claude La Colombière (1641-1682), Réflexions chrétiennes, 13, "De la messe", in Ecrits spirituels, DDB, 1982.
Jésus-Christ montre la bonté de son Cœur dans l'Eucharistie. Pendant sa vie mortelle, Il était heureux d'épancher toutes les tendresses de son Cœur sur les petits, sur les humbles, sur les pauvres, sur ceux qui souffrent, sur les pécheurs et sur toutes les misères de l'humanité. Mais dans l'Eucharistie, sa bonté, sa douceur, sa miséricorde se manifestent davantage. Ce n'est pas seulement pendant trois ans de sa vie publique que l'amour de son Cœur déborde, c'est depuis dix-huit siècles à chaque heure du jour et de la nuit ; et cela continuera jusqu'à la consommation des siècles. Il nous appelle ; Il nous attend ; et lorsque nous sommes à ses pieds, que de joie, que de douceur, que de lumière, que de forces, que de consolations Il répand dans nos âmes. Sachons en profiter.
P. Jules Chevalier (1824-1907), Méditations, in Florilège Jules Chevalier, présenté par J. Bovenmars, MSC, Roma, 1992.
Si le prêtre comprenait ce que c'est que la Messe, il mourrait. On ne saura qu'au Ciel ce qu'est la Messe.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859).
« En face de l'Eucharistie, que nul ne s'étonne : avez-vous mesuré la toute-puissance ? Sur tant d'autels à la fois, en deçà et au-delà de la mer, ici et là, ailleurs encore. »
« Je vous suis incompréhensible ; je suis Dieu, j'agis sans vous et le mot « impossible » n'a pas de sens pour moi. J'aurais pu vous faire capable de comprendre [ce mystère de l'Eucharistie]. J'ai mieux aimé vous laisser le mérite de la foi : croyez et ne doutez pas. »
Jésus à Sainte Angèle de Foligno (1248-1309), in Visions et Instructions, Ed. Christiana, 1976, chap.67.
Heure sainte. Jeudi. En cette heure de prière Jésus me permit d'entrer au Cénacle et j'assistai à ce qui s'y passait. Je fus très émue quand, avant la consécration, Jésus leva les yeux au ciel et entra en une mystérieuse conversation avec Son Père. Ce n'est que dans l'éternité que nous comprendrons ce moment-là comme il se doit. Ses yeux étaient comme deux flammes, Son visage rayonnant, blanc comme la neige, toute Sa personne empreinte de majesté. Son âme pleine de nostalgie ; au moment de la consécration l'amour assouvi se reposa – le sacrifice pleinement accompli. Maintenant seule la cérémonie extérieure de la mort va s'accomplir, la destruction extérieure – l'essence est au Cénacle. De toute ma vie je n'ai jamais éprouvé une si profonde connaissance de ce mystère, comme durant cette heure d'adoration. Oh ! que je désire ardemment que le monde entier connaisse cet insondable mystère.
Sainte Faustine (1905-1938), Petit Journal, n°683, Parole et Dialogue, Paris, 2002.
Pendant près de quarante ans, la Messe de Philippe Neri est un miracle quotidien. A peine Philippe commence-t-il à revêtir les ornements sacerdotaux, qu'il se sent ravi et enlevé vers Dieu. Son visage est coloré, ses yeux fixés au ciel ne voient plus ce qui l'entoure. Souvent il est pris par les larmes à tel point qu'il se fait lire des histoires drôles avant de célébrer la Messe. De cette manière il arrive parfois à tenir sans pleurer jusqu'à la consécration. A l'offrande, c'est son corps tout entier qui tremble et fait trembler la marche de l'autel. Au moment de la consécration, quand il prononce les paroles et élève l'Hostie, il s'élève lui-même si haut que parfois ses pieds quittent la terre. Il reste ainsi, immobile, suspendu miraculeusement pendant de longues minutes. Quand il communie, son cœur palpite, ses larmes coulent.
Comtesse d'Estienne d'Orves, Saint Philippe Néri, Paris, 1895.
Saint François d'Assise était lui aussi bouleversé durant la Messe : « L'homme doit trembler, le monde doit être secoué, tous les cieux doivent être profondément ébranlés quand le Fils de Dieu apparaît sur l'autel, dans les mains du prêtre. » Padre Pio mettait un quart d'heure à prononcer les paroles de la consécration, ces quelques mots qu'il disait en latin : Hoc est Corpus meum. Lorsqu'il élevait l'Hostie pour la présenter à l'adoration des fidèles, il restait ainsi pendant de longues minutes, les yeux fixés sur Jésus-Hostie.
Nicolas Buttet, L'Eucharistie à l'école des Saints, Editions de l'Emmanuel, Paris, 2000.
Dieu est plus honoré par une seule messe qu'Il ne saurait l'être par toutes les autres actions et des anges et des hommes, quelque ferventes et héroïques qu'elles puissent être… Quand je dis la messe ou que je l'entends, quand j'offre le sacrifice adorable en qualité de ministre ou de membre de l'Eglise, c'est alors, mon Dieu, que plein de confiance et de courage j'ose défier tout le ciel de faire quelque chose qui Vous plaise davantage.
Saint Claude La Colombière (1641-1682), Réflexions chrétiennes, 13, "De la messe", in Ecrits spirituels, DDB, 1982.
Sans l'Eucharistie, le monde disparaîtrait immédiatement.
Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582).
Sans le saint sacrifice de la Messe, il y a des milliers d'âmes qui demeureraient, jusqu'au jugement dernier, dans la fournaise bouillonnante et qui, par l'exercice de ce saint office, en sont très vite délivrées, surtout si cet office est célébré par des prêtres saints et purs. Cet exercice opère des merveilles incompréhensiblement grandes dans le purgatoire et aussi ici-bas dans le temps. Chaque homme devrait, tous les jours, s'unir à ce sacrifice avec le désir le plus intime de participer à toutes les Messes de tous les prêtres, autant qu'il y en a dans le monde, en particulier aux Messes des saints prêtres ; il devrait souhaiter recevoir le Saint-Sacrement d'eux tous et en particulier de ces derniers dont le sacrifice est si agréable au Seigneur ; il devrait enfin y faire participer tous ceux aux intentions de qui il prie, vivants et morts. L'homme ne participe pas seulement à la Messe qu'il entend, mais à toutes les Messes qui sont dites dans le monde entier en-deça et au-delà des mers.
Jean Tauler (1300-1361), Sermon n°34, 5° sermon pour le Saint-Sacrement, Cerf, 1991.
Le monde pourrait vivre sans soleil, mais pas l'Eucharistie.
Saint Padre Pio (1887-1968).
Seule l'Eucharistie porte à la perfection les autres sacrements.
Nicolas Cabasilas (v.1320-v.1391), La vie en Christ, Ed. du Cerf, 1993.
O bienheureuse Messe, ô bienheureuse Messe, source de tant de biens ! Comment ne pas être avide d'assister tous les jours à ce divin sacrifice ?
Saint Léonard de Port-Maurice (1676-1751).
Qu'il est bon, Jésus sacramentel ! Il vous reçoit à toute heure du jour et de la nuit ; son amour n'a jamais de repos. Il est toujours plein de douceur pour vous. Il oublie vos péchés, vos imperfections, quand vous allez Le voir, pour ne vous dire que sa joie, sa tendresse et son amour. En vous recevant, on dirait qu'Il a besoin de vous pour être heureux. Oh ! remerciez-Le donc, ce bon Jésus, avec toute l'effusion de votre âme. Remerciez le Père de vous avoir donné son Fils ; remerciez le Saint-Esprit de L'avoir incarné de nouveau sur l'autel, par le ministère du prêtre, et pour vous personnellement. Invitez le ciel et la terre, les anges et les hommes à vous aider à remercier, à bénir et à exalter tant d'amour pour vous.
Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, Sujets pour l'adoration du Très-Saint-Sacrement, Poussielgue, Paris, 1881.