les Apparitions, extases et locutions sont approuvées par trois papes et par le concile de Bâles,
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Chapitre 1
Comment Notre-Seigneur Jésus-Christ certifie sa très-excellente
incarnation ; en quelle manière il improuve ceux qui profanent et
faussent la foi et le baptême, et en quelle sorte il invite son épouse
bien-aimée à le chérir.
JE suis le créateur du ciel et de la Terre, un en déité avec le Père et le
Saint-Esprit, je suis celui qui parlait aux patriarches et aux prophètes et
celui qu'ils attendaient. C'est pour accomplir leurs désirs, selon ma
promesse, que j'ai pris la chair humaine sans péché ni concupiscence,
entrant dans les entrailles de la Vierge comme un soleil resplendissant
passe par la vitre pure et transparente. En effet, comme le soleil, en
passant par la vitre, ne l'offense pas, de même la virginité de Marie n'a été
ni lésée ni offensée, quand j'ai pris d'elle mon humanité. Or, j'ai pris
l'humanité de telle sorte que je n'ai pas laissé la divinité.
Et bien que je fusse dans le ventre de la Vierge avec l'humanité, je n'étais
pas moindre en déité avec le Père et le Saint-Esprit, conduisant et
emplissant toutes choses, d'autant que, comme la splendeur ne se sépare
jamais du feu, de même ma déité ne s'est jamais séparée de l'humanité, pas
même dans la mort. D'ailleurs, j'ai voulu que mon corps, pur de tout péché,
fût déchiré pour les péchés de tous, depuis la plante des pieds jusqu'au
sommet de la tête, et qu'il fût attaché et cloué sur la croxs. Certes, il est
maintenant immolé tous les jours sur l'autel, afin que l'homme m'aime
davantage, et se ressouvienne plus souvent des
bienfaits et des faveurs dont je l'ai comblé. Mais maintenant, je suis oublié
de tous, négligé, méprisé, et chassé de mon propre royaume comme un roi
à la place duquel le larron pernicieux (le diable) est élevé et honoré. Enfin,
j'ai voulu que mon royaume fût en l'homme, et je devais à bon droit être
son Roi et son Seigneur, puisque je l'avais créé et racheté. Or, maintenant,
il a enfreint et profané la foi qu'il m'avait promise au baptême, violé et
méprisé les lois que je lui avais données ; il aime sa propre volonté et
dédaigne de m'ouïr ; en outre, il exalte le diable, ce pernicieux larron, et il
lui a donné sa foi. Il est vraiment larron, attendu qu'il me ravit, par ses
suggestions mauvaises et par ses fausses promesses, l'âme que j'avais
rachetée de mon sang. Il ne me la ravit pas parce qu'il est plus puissant que
moi, puisque je suis tellement puissant que je puis tout par ma parole, et je
suis si juste que, quand bien même tous les saints me supplieraient, je ne
ferais rein qui serait tant soit peu contraire à ma justice ; mais il me la ravit
d'autant que l'homme, doué du libre arbitre, cède au diable, ayant méprisé
mes commandements : il est donc juste et raisonnable que l'homme
expérimente sa tyrannie. Car le diable a été créé bon apr moi ; mais
tombant par sa mauvaise volonté, il m'est comme serviteur pour la
vengeance des méchants. Or, bien que je sois si méprisé maintenant,
néanmoins, je suis si miséricordieux, que quiconque demandera ma
miséricorde et s'humiliera, je lui pardonnerai tout ce qu'il aura commis, et
l'affranchirai et le délivrerai de ce larron pernicieux ; mais celui qui
persistera à me mépriser, je le visiterai en ma justice, de telle sorte qu'il
temblera de peur à ma voix ; et quiconque l'expérimentera dira : Malheur !
pourquoi a-je donc provoqué la Majesté divine à l'ire et à l'indignation ?
Or, vous, ma fille, que j'ai choisie pour moi, et avec qui je parle de mon
Esprit, aimez-moi de tout votre coeur. non pas comme un fils ou une fille,
ou bien comme les parents aiment leurs enfants, mais plus que tout ce qui
est au monde ; car moi, qui vous ai créée, je n'ai pardonné à aucun de mes
membres pour l'amour de vous, et j'aime tellement votre âme que
j'aimerais mieux encore être crucifié une autre fois, si c'était possible, que
de m'en priver.
Imitez mon humilité ; car moi, qui suis le Roi de gloire et le Roi des
anges, j'ai été revêtu de vieux haillons et attaché nu à la colonne.
J'entendis tous les opprobres, toutes les calomnies qu'on vomissait contre
moi. Préférez ma volonté à la vôtre, car ma Mère, votre Dame, depuis le
commencement de sa vie jusqu'à la fin, n'a jamais fait autre chose que ce
que je voulais. Si vous faites cela, votre coeur sera dans mon coeur et sera
enflammé de mon amour ; et comme ce qui est sec et aride est facilement
enflammé par le feu, de même votre âme sera remplie par moi, et je serai
en vous, de sorte que toutes les choses temporelles vous
seront amères, et toute volupté charnelle vous sera comme un poison.
Vous vous reposerez dans les bras de ma divinité, où il n'y a aucune
volupté charnelle, mais où il y a joie et délectation d'esprit ; car l'âme qui se
remplit de joie intérieurement et extérieurement, ne pense ni ne désire autre
chose que la joie dont elle tressaille. Aimez-moi donc tout seul ; et vous
aurez à foison tout ce que vous voudrez. Eh quoi ! n'est il pas écrit
que l'huile de la veuve ne défaillit point ? que Notre-Seigneur a donné de la
pluie à la terre, selon la parole du Prophète ? Or, je suis le vrai Prophète. Si
vous croyez à mes paroles et les accomplissez, l'huile, la
joie, l'exultation ne vous manqueront jamais.LIRE...