sexta-feira, 17 de dezembro de 2010

Bref examen critique du nouvel Ordo Missae : La Constitution apostolique Missale romanum affirme que l'ancien Missel promulgué par saint Pie V (Bulle Quo Primum, 19 juillet 1570), - mais qui remonte en grande partie à Grégoire le Grand et même à une antiquité encore plus haute - fut pendant quatre siècles la norme de la célébration du Sacrifice pour les prêtres de rite latin. La Constitution apostolique Missale romanum ajoute que dans ce Missel, répandu par toute la terre, " d'innombrables saints trouvèrent la nourriture surabondante de leur piété envers Dieu ". Et pourtant la réforme qui veut mettre ce Missel définitivement hors d'usage aurait été rendue nécessaire, selon la même Constitution, " à partir du moment où commença à se répandre davantage dans le peuple chrétien et à s'affermir le goût d'une culture liturgique dont il convenait de soutenir la ferveur ". Cette dernière affirmation renferme, de toute évidence, une grave équivoque.

Bref examen critique
I
Le Synode épiscopal convoqué à Rome au mois d'octobre 1967 eut à prononcer un jugement sur la célébration expérimentale d'une messe dite " messe normative ". Cette messe avait été élaborée par le Consilium ad exequendam Constitutionem de Sacra Liturgia (Comité pour l'application de la Constitution conciliaire sur la liturgie).
Une telle messe provoqua la plus grave perplexité parmi les membres du Synode : une vive opposition (43 non placet), de nombreuses et substantielles réserves (62 juxta modum) et 4 abstentions, sur un total de 187 votants.
La presse internationale d'information parla d'un " refus " du Synode. La presse de tendance novatrice passa l'événement sous silence. Un périodique connu, destiné aux évêques et exprimant leur enseignement, résuma le nouveau rite en ces termes :
" On veut faire table rase de toute la théologie de la Messe. En substance, on se rapproche de la théologie protestante qui a détruit le sacrifice de la Messe "
Dans le nouvel ORDO MISSAE promulgué par la Constitution apostolique Missale romanum du 3 avril 1969, en retrouve identique dans sa substance, la " messe normative ". Il ne semble pas que, dans l'intervalle, les Conférences épiscopales en tant que telles aient été consultées à ce sujet.
La Constitution apostolique Missale romanum affirme que l'ancien Missel promulgué par saint Pie V (Bulle Quo Primum, 19 juillet 1570), - mais qui remonte en grande partie à Grégoire le Grand et même à une antiquité encore plus haute - fut pendant quatre siècles la norme de la célébration du Sacrifice pour les prêtres de rite latin. La Constitution apostolique Missale romanum ajoute que dans ce Missel, répandu par toute la terre, " d'innombrables saints trouvèrent la nourriture surabondante de leur piété envers Dieu ".
Et pourtant la réforme qui veut mettre ce Missel définitivement hors d'usage aurait été rendue nécessaire, selon la même Constitution, " à partir du moment où commença à se répandre davantage dans le peuple chrétien et à s'affermir le goût d'une culture liturgique dont il convenait de soutenir la ferveur ".
Cette dernière affirmation renferme, de toute évidence, une grave équivoque.
Si en effet le peuple chrétien exprima son désir, ce fut quand - principalement sous l'impulsion de saint Pie X il se mit à découvrir les trésors authentiques et immortels de sa liturgie. Jamais, absolument jamais, le peuple chrétien n'a demandé que, pour la faire mieux comprendre, on change ou on mutile la liturgie. Ce qu'il demande à mieux comprendre, c'est l'unique, c'est l'immuable liturgie, que jamais il n'aurait voulu voir changer.
Le Missel romain de saint Pie V était très cher au cœur des catholiques qui, prêtres et laïcs le vénéraient religieusement. On ne voit pas en quoi l'usage de ce Missel, accompagné d'une initiation appropriée, pourrait faire obstacle à une plus grande participation et à une meilleure connaissance de la liturgie sacrée ; on ne voit pas pourquoi, tout en lui reconnaissant de si grands mérites, comme fait la Constitution Missale romanum, on ne l'a plus estimé capable de continuer à nourrir la piété liturgique du peuple chrétien.
Ainsi donc, le Synode épiscopal avait refusé cette " messe normative " qui est aujourd'hui reprise en substance et imposée par le nouvel Ordo Missae. Celui-ci n'a jamais été soumis au jugement collégial des Conférences épiscopales. Jamais le peuple chrétien (et surtout pas dans les missions) n'a voulu une quelconque réforme de la Sainte Messe. On ne parvient donc pas à discerner les motifs de la nouvelle législation qui ruine une tradition dont la Constitution Missale romanum elle-même reconnaît qu'elle est inchangée depuis le IVe ou le Ve siècle.
Par conséquent, les motifs d'une telle réforme n'existant pas, la réforme elle-même apparaît dépourvue du fondement raisonnable qui, en la justifiant, la rendrait acceptable au peuple catholique.
Le Concile avait bien exprimé, au numéro 50 de sa Constitution sur la liturgie, le désir que les différentes parties de la Messe fussent réordonnées " de telle sorte que la raison propre de chacune de ses parties ainsi que leurs connexions mutuelles apparaissent plus clairement. " Nous allons voir comment le nouvel ORDO MISSAE répond à ces voeux, dont nous pouvons dire qu'il ne reste, en fait, aucun souvenir.
L'examen détaillé du nouvel ORDO MISSAE révèle des changements d'une telle portée qu'ils justifient sur lui le même jugement que sur la " messe normative ".
Le nouvel ORDO MISSAE comme la " messe normative ", est fait pour contenter sur bien des points les plus modernistes des protestants.