sábado, 11 de dezembro de 2010

Ven. Pie XII : " Il est donc nécessaire, Vénérables Frères, que tous les chrétiens considèrent comme un devoir principal et un honneur suprême de participer au sacrifice eucharistique, et cela, non d’une manière passive et négligente et en pensant à autre chose, mais avec une attention et une ferveur qui les unissent étroitement au Souverain Prêtre, selon la parole de l’Apôtre : " Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ-Jésus " (Ph II, 5) offrant avec lui et par lui, se sanctifiant en lui. "


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II. - PARTICIPATION DES FIDÈLES AU SACRIFICE EUCHARISTIQUE

Participation, mais non pouvoirs sacerdotaux

Il est donc nécessaire, Vénérables Frères, que tous les chrétiens considèrent comme un devoir principal et un honneur suprême de participer au sacrifice eucharistique, et cela, non d’une manière passive et négligente et en pensant à autre chose, mais avec une attention et une ferveur qui les unissent étroitement au Souverain Prêtre, selon la parole de l’Apôtre : " Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ-Jésus " (Ph II, 5) offrant avec lui et par lui, se sanctifiant en lui.

Assurément le Christ est prêtre, mais il est prêtre pour nous, non pour lui, car il présente au Père éternel des prières et des sentiments religieux au nom du genre humain tout entier, de même il est victime, mais pour nous, puisqu’il se met lui-même à la place de l’homme coupable. Le mot de l’Apôtre : " Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus ", demande donc de tous les chrétiens qu’ils reproduisent, autant qu’il est humainement possible, les sentiments dont était animé le divin Rédempteur lorsqu’il offrait le sacrifice de lui-même, c’est-à-dire qu’ils reproduisent son humble soumission d’esprit, qu’ils adorent, honorent, louent et remercient la souveraine majesté de Dieu. Il demande encore d’eux-mêmes qu’ils prennent en quelque sorte la condition de victime, qu’ils se soumettent complètement aux préceptes de l’Évangile, qu’ils s’adonnent spontanément et volontiers à la pénitence, et que chacun déteste et expie ses fautes. Il demande enfin que tous avec le Christ nous mourions mystiquement sur la croix, de manière à pouvoir faire nôtre la pensée de saint Paul : " Je suis crucifié avec le Christ " (Ga II, 19). Du fait cependant que les chrétiens participent au sacrifice eucharistique, il ne s’ensuit pas qu’ils jouissent également du pouvoir sacerdotal. Il est absolument nécessaire que vous exposiez cela clairement aux yeux de vos fidèles.

Il y a en effet, Vénérables Frères, des gens qui, se rapprochant d’erreurs jadis condamnées (cf. Conc. Trid., Sess. XXIII, cap. 4), enseignent aujourd’hui que dans le Nouveau Testament, le mot " sacerdoce " désigne uniquement les prérogatives de quiconque a été purifié dans le bain sacré du baptême ; de même, disent-ils, le précepte de faire ce qu’il avait fait, donné par Jésus-Christ à ses apôtres durant la dernière Cène, vise directement toute l’Église des chrétiens, et c’est par conséquent plus tard seulement qu’on en est arrivé au sacerdoce hiérarchique. C’est pourquoi, ils prétendent que le peuple jouit d’un véritable pouvoir sacerdotal, et que le prêtre agit seulement comme un fonctionnaire délégué par la communauté. A cause de cela, ils estiment que le sacrifice eucharistique est au sens propre une " concélébration ", et que les prêtres devraient " concélébrer " avec le peuple présent, plutôt que d’offrir le sacrifice en particulier en l’absence du peuple.

Combien des erreurs captieuses de ce genre contredisent aux vérités que Nous avons affirmées plus haut, en traitant de la place que tient le prêtre dans le Corps mystique du Christ, il est superflu de l’expliquer. Nous estimons cependant devoir rappeler que le prêtre remplace le peuple uniquement parce qu’il représente la personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ en tant que Chef de tous les membres s’offrant lui-même pour eux ; quand il s’approche de l’autel, c’est donc en tant que ministre du Christ, inférieur au Christ, mais supérieur au peuple (cf. S. Robert Bellarmin, De Missa, II, cap. 4). Le peuple, au contraire, ne jouant nullement le rôle du divin Rédempteur, et n’étant pas conciliateur entre lui-même et Dieu, ne peut en aucune manière jouir du droit sacerdotal.