Le Trésor de la Sainte Messe
Voici quelques considerations sur la valeur de la Messe extraites d’un exposé fait par l’abbé Hygonnet à
quelques familles Domus Christiani le 24 mai dernier. On a conservé ici le style oral
« On peut mourir de soif, assis sur la margelle d'un puits », disait le Bhrx Edouard Poppe,
prêtre du diocèse de Gand, béatifié par le Pape Jean-Paul II....
Et l’on peut vivre, miséreux, avec des lingots d'or dans son jardin.
En effet, on n'est riche d'un trésor que pour autant qu'on s'en sait possésseur.
Volà pourquoi le trésor très saint de la Messe n'est pas apprécié par un grand nombre de
chrétiens : la Messe reste un trésor caché à leurs yeux, peu d'entre eux le connaissent.
La Messe est le soleil du christianisme, le coeur de la religion catholique, auquel tous les
rites et les sacrements se rapportent.
Le prêtre est ordonné au cours d'une Messe, lui qui est source ministérielle des
sacrements.
.
I C'est le même Sacrifice que celui du Calvaire
La seule différence est que sur la Croix, le Sacrifice fut sanglant, et n'eut lieu qu'une seule
fois. En cette seule fois, il eut assez de force pour expier pleinement toutes les iniquités
de l'univers.
Sur l'Autel, il n'est point douloureux et se renouvelle une infinité de fois, autant de fois qu'il
y a de prêtres et de jours dans l'histoire du monde. Son obket, son but, est d'appliquer à
chacun en particulier la Rédemption générale acquise par Jésus dans sa douloureuse
immolation.
Le Sacrifice sanglant du Calvaire a été le principe de la rançon des âmes ; le Sacrifice
non sanglant de l'Autel met les âmes en possesion effective de cette rançon.
Le premier ouvre aux âmes le trésor des mérites de Notre-Seigneur, l'autre en assure aux
âmes l'usage.
Il faut remarquer que la Messe n'est pas simple représentation, simple mémorial de la
Passion et de la mort de Notre-Seigneur : c'est une reproduction réelle et certaine de ce
qui s'est accompli sur la Croix.
De sorte qu'on peut dire qu'à chaque Messe Notre-Seigneur subit de nouveau pour les
âmes la mort, d'une manière mystique, sans mourir en réalité. Il vit tout à la fois et Il est
immolé : « j'ai vu, dit St Jean, l'Agneau qui était comme égorgé » .
A Noël, l'Eglise représente comme actuelle la naissance de Jésus, à la Pentecôte, l'Eglise
représente l'envoi du St Esprit aux Apôtres, sans que cela soit vrai qu'à ce moment Jésus
naisse effectivement ou bien envoie son Esprit.
Mais pour la Messe, il n'en est pas ainsi : il ne s'agit pas d'une simple représentation ;
c'est exactement le même Sacrifice que celui du Calvaire ; seulement il n'est plus
sanglant (douloureux) ; le même Corps, le même Sang ; le même Jésus S'offrirent sur la
Croix et S'offrent sur l'autel.
« C'est l'oeuvre de notre Rédemption qui s'accomplit de nouveau », dit l'Eglise.
Oui, c'est le même sacrifice, absolument le même, que le sacrifice du Calvaire.
Quelle impression sur soi, si l'on était transporté devant Jésus crucifié, transporté en haut
du Calvaire.
Eh bien, assister à la messe, c'est assister à la mort de NS.
Si poignant serait de voir Notre-Seigneur crucifié au sommet du Golgotha, si poignant
d'assister à la Messe. Mais sommes-nous si recueillis en assistant à la Ste Messe ?
Que penserait-on de Marie Madeleine si on l'avait rencontrée au pied de la Croix couverte
de ses plus beaux vêtements, parfumée pour plaire aux regards qui se posent sur elle,
comme elle le fit dans son passé de courtisane ?...
Les âmes ne vont-elles pas parfois à la Messe comme elles se rendent à une réunion
mondaine ?
« Maudit l'homme qui fraude dans l'oeuvre divine», s'écrie le Prophète Jérémie.
II Le prêtre principal de la Messe est Jésus-Christ Lui-même
La Messe n'est pas la copie mais l'original même du Sacrifice de la Croix... prérogative
très admirable !
Mais une autre prérogative, plus admirable encore, est que ce sacrifice a pour ministre et
pour prêtre Jésus-Christ, l'Homme-Dieu.
Trois éléments fondamentaux doivent être considérés dans le Sacrifice :
La victime offerte
Le prêtre qui offre
La dignité de celui à qui il est offert
Eh bien, le prêtre de la Messe est Jésus-Christ ; est offerte la vie de Jésus-Christ vrai
Dieu ; et la Messe est offerte à Dieu.
En regardant le prêtre à l'autel, il faut reconnaître la Personne adorable de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, qui est le prêtre principal, non seulement parce que c'est Lui qui a institué la
Messe et lui a donné toute son efficacité, mais aussi parce qu'à chaque Messe, c'est Lui
qui change le pain et le vin en son Corps et en son Sang. Le prêtre de la messe c'est
l'Homme-Dieu.
Le principal mérite du prêtre à l'Autel est d'être le ministre de ce Prêtre éternel et invisible
: Jésus-Christ.
C'est pour cela que la Messe ne cesse pas d'être agréable à Dieu, lors même que le
prêtre qui la célèbre serait sacrilège : car le prêtre principal est Jésus-Christ, celui qu'on
voit n'est que son Ministre.
Quand un grand personnage fait l'aumône par la main de son serviteur, c'est à lui, le
personnage riche, qu'on attribue l'aumône, même si le serviteur est pour sa part un
scélérat. Et si le maître est juste, son aumône, qui passe par des mains scélérates
cirocnstanciellement, est néanmoins sainte et méritoire.
C'est une grande sécurité d'être ainsi sûr et certain de la puissance de la Messe,
indépendamment de la qualité personnelle du prêtre célébrant.
Or à tout heure du jour et de la nuit, ce Prêtre très Saint JC présente et offre à Dieu son
Corps et son Sang pour le salut des âmes : source inépuisable de grâces pour toutes les
âmes, et si consolante !
III Dignité à laquelle est élevé le fidèle qui assiste à la Sainte Messe
Le simple fidèle est appelé à être sanctificateur, au cours de la Messe à laquelle il assiste.
Le célébrant est le ministre de l'Eglise agissant au nom de la Communauté ; il est le
médiateur auprès du trône de Dieu, dans le Ciel, de tous les fidèles spécialement ceux qui
sont présents.
Chacun des fidèles qui assistent à la Ste Messe concourt avec le célébrant à accomplir et
à offrir le St Sacrifice : orate fratres... priez mes frères...
Il faut comprendre par cette formule que bien que le prêtre remplisse les fonctions de
principal ministre, efficace de soi, tous ceux qui sont présents offrent avec lui le St
Sacrifice.
IV Le plus grand miracle de la Puissance divine
C'est une merveille que le changement opéré par les paroles d'un simple mortel.
Qui aurait pu inventer cela: que la voix d'un homme, lequel n'a pas même la force de
soulever de terre un brin de paille sans y devoir mettre la main, ait reçu le pouvoir de faire
descendre du Ciel sur terre le Fils de Dieu Lui-même, par une simple parole, la parole de
la Consécration.
C'est plus fort que de transporter des montagnes ou d'assécher une mer.
Les paroles consécratoires que le prêtre célébrant prononce à la Messe sont aussi
puissantes -en ce sens- que les paroles divines de la Création du monde « que cela soit,
et cela fut »
Et le prêtre fait cela autant de fois qu'il le veut ; c'est un pouvoir stable et même
inamissible
Grand prodige qu'à toute heure, même simultanément en des lieux différents, Jésus
S'offre ainsi.
Regardez le soleil ) travers un tamis : y-a-t-il plusieurs soleils qui passent par le trou de
ce crible ou n'y en-a-t-il qu'un seul ?
Pourquoi donc s'étonner que Dieu, quoiqu'Il soit inaltérable soit par excès d'amour,
réellement présent sur plusieurs Autels à la fois ?
La question est celle de la vivacité et de la véracité de votre Foi.
IV Nécessité de la Mess epour apaiser la justice de Dieu
Si le soleil n'éclairait le monde, qu'arriverait-il ?
Il n'y aurait plus que ténèbres, stérilité et misère.
Eh bien sans le St Sacrifice de la Messe, on serait privé de la grâce, en face de toutes les
tentations et de la justice de Dieu
N'avez-vous jamais remarqué que Dieu Se présente souvent dans l'Ancien Testament
comme le Dieu des Armées, dont les châtiments les plus durs s'abattent ?
Maintenant, cad dans le Nouveau Testament, Dieu supporte avec patience non seulement
les légèretés et les vanités, mais même les adultères les plus criminels, les plus grands
scandales, les blasphèmes les plus horribles que commettent le monde et souvent les
chrétiens eux-mêmes ?
D'où vient cette différence dans la manière pour Dieu de gouverner les hommes ? Les
ingratitudes et les péchés des hommes sont-ils plus excusables qu'autrefois ?
Qui oserait dire cela ? Les bienfaits reçus rendent au contraire les âmes sans
comparaison plus coupables dans le Nouveau Testament.
La raison d'une si touchante clémence et son secret réside à l'Autel, dans le Sacrifice de
Jésus immolé pour le monde à la Ste Messe ; Il est Lui-même devenu la victime
d'expiation des hommes.
Là se trouve le soleil de l'Eglise catholique, capable de dissiper les nuages et de rendre
au Ciel sa sérénité. Là est le nouvel et pacifiant arc en ciel, signe de réconciiation biblique
s’il en est.
La Messe est le victorieux levier qui soutient le monde.
Alphonse d’Albuquerque, conquérant des Indes, fut un jour pris dans une violente
tempête, en pleine mer.
Devant le naufrage imminent, il saisit un bébé qui était lui aussi embarqué dans son
bateau, le leva à bout de bras et pria Dieu qu’Il épargne l’embarcation par égard pour ce
petit innocent. Et la tempête se calma, d’un coup.
Que fera donc pour nous Dieu le Père alors que le prêtre, élevant vers Lui l'Hostie
consacrée, Lui présente ainsi son propre Fils unique, parfait Innocent ?
Dieu ne pourra vraiment refuser rien du tout à la prière fantastique de la Ste Messe.
Oui l’âme dévote peut TOUT attendre de la Ste Messe.
http://www.fssp.be/fssp_documents/tresor_messe.pdf