terça-feira, 19 de outubro de 2010

Venérable PIe XII : Aux seuls apôtres et à ceux qui, après eux, ont reçu de leurs successeurs l’imposition des mains, a été conféré le pouvoir sacerdotal, en vertu duquel ils représentent leur peuple devant Dieu de la même manière qu’ils représentent devant leur peuple la personne de Jésus-Christ. Ce sacerdoce ne leur est pas transmis par hérédité ni par descendance humaine ; il n’émane pas non plus de la communauté chrétienne et il n’est pas une délégation du peuple. Avant de représenter le peuple auprès de Dieu, le prêtre est l’envoyé du divin Rédempteur, et parce que Jésus-Christ est la Tête de ce Corps dont les chrétiens sont les membres, il représente Dieu auprès du peuple dont il a la charge.

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Encyclique MEDIATOR DEI


de Sa Sainteté le Pape PIE XII

SUR LA SAINTE LITURGIE



Accord entre l’action divine et la coopération humaine

Il ne peut donc y avoir dans la vie spirituelle, aucune opposition ou contradiction entre l’action divine, qui infuse la grâce dans les âmes pour continuer notre rédemption, et l’active coopération de l’homme qui ne doit pas rendre vaine la grâce de Dieu (cf. II Co VI, 1) ; entre l’efficacité du rite extérieur des sacrements, qui provient de leur valeur intrinsèque ex opere operato et le mérite de celui qui les administre ou les reçoit ex opere operantis ; entre les prières privées et les prières publiques ; entre la morale et la contemplation ; entre la vie ascétique et la piété liturgique ; entre la juridiction et le magistère légitime de la hiérarchie ecclésiastique, d’une part, et le pouvoir sacerdotal proprement dit, qui s’exerce dans le saint ministère, d’autre part.

Pour de graves motifs, l’Église prescrit aux ministres de l’autel et aux religieux de s’adonner, aux temps marqués, à la méditation, à l’examen et amendement de la conscience, et aux autres exercices spirituels (C.I.C., can. 125, 126, 565, 571, 595, 1367.), parce que destinés d’une manière particulière à remplir les fonctions liturgiques de la messe et de la louange divine. Sans doute la prière liturgique, du fait qu’elle est la prière publique de l’épouse de Jésus-Christ, a une dignité supérieure à celle des prières privées ; mais cette supériorité ne veut nullement dire qu’il y ait, entre ces deux sortes de prières, contradiction ou opposition. Inspirées par un seul et même esprit, elles tendent, ensemble et d’accord, au même but, jusqu’à ce que le Christ soit formé en nous (cf. Gal., IV, 19), et devienne " tout en tous " (Col., III, 11).


III. LA LITURGIE EST RÉGLÉE PAR LA HIÉRARCHIE ECCLÉSIASTIQUE

La nature de l’Église exige une hiérarchie…

Pour mieux comprendre ce qu’est la sainte liturgie, il faut encore considérer un autre de ses caractères, qui n’est pas de moindre importance.

L’Église est une société et, comme telle, elle requiert une autorité et une hiérarchie propres. Si tous les membres du Corps mystique participent aux mêmes biens et tendent aux mêmes fins, tous ne jouissent pas pourtant du même pouvoir ni ne sont habilités pour accomplir les mêmes actes. Le divin Rédempteur, en effet, a voulu constituer son royaume et l’appuyer sur des fondements stables selon l’ordre sacré, qui est une sorte d’image de la hiérarchie céleste.

Aux seuls apôtres et à ceux qui, après eux, ont reçu de leurs successeurs l’imposition des mains, a été conféré le pouvoir sacerdotal, en vertu duquel ils représentent leur peuple devant Dieu de la même manière qu’ils représentent devant leur peuple la personne de Jésus-Christ. Ce sacerdoce ne leur est pas transmis par hérédité ni par descendance humaine ; il n’émane pas non plus de la communauté chrétienne et il n’est pas une délégation du peuple. Avant de représenter le peuple auprès de Dieu, le prêtre est l’envoyé du divin Rédempteur, et parce que Jésus-Christ est la Tête de ce Corps dont les chrétiens sont les membres, il représente Dieu auprès du peuple dont il a la charge. Le pouvoir qui lui est confié n’a donc, de sa nature, rien d’humain ; il est surnaturel et il vient de Dieu : " Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… (Jn, XX, 21) ; celui qui vous écoute m’écoute… (Lc X, 16) ; allez dans le monde entier et prêchez l’Évangile à toute créature : celui qui croira et sera baptisé sera sauvé " (Mc XVI, 15-16).

… et donc un sacerdoce extérieur, visible…

C’est pourquoi le sacerdoce extérieur et visible de Jésus-Christ ne se transmet pas dans l’Église d’une manière universelle, générale ou indéterminée : il est conféré à des hommes choisis et constitue une sorte de génération spirituelle que réalise l’un des sept sacrements, l’ordre ; celui-ci ne donne pas seulement une grâce particulière propre à cet état et à cette fonction, mais encore un " caractère " indélébile, qui configure les ministres sacrés à Jésus-Christ Prêtre et qui les rend aptes à exercer légitimement les actes de religion ordonnés à la sanctification des hommes et à la glorification de Dieu, suivant les exigences de l’économie surnaturelle.

… consacré par le sacrement de l’ordre

En effet, de même que le bain baptismal distingue tous les chrétiens et les sépare de ceux que l’eau sainte n’a point purifiés et qui ne sont point membres du Christ, de même le sacrement de l’ordre range les prêtres à part des autres fidèles du Christ qui n’ont point reçu ce don, car eux seuls, répondant à l’appel d’une sorte d’instinct surnaturel, ont accédé à l’auguste ministère qui les consacre au service des autels et fait d’eux les divins instruments par lesquels la vie céleste et surnaturelle est communiquée au Corps mystique de Jésus-Christ. Et, en outre, comme Nous l’avons dit plus haut, eux seuls sont marqués du caractère indélébile qui les fait " conformes " au Christ Prêtre ; d’eux seuls les mains ont été consacrées, " afin que tout ce qu’ils béniraient soit béni, et tout ce qu’ils consacreraient soit consacré et sanctifié au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ " (Pontif. Rom., De ordinatione presbyteri, in manuum unctione.). Qu’à eux donc recourent tous ceux qui veulent vivre dans le Christ, car c’est d’eux qu’ils recevront le réconfort et l’aliment de la vie spirituelle ; d’eux ils recevront le remède du salut, grâce auquel, guéris et fortifiés, ils pourront échapper au désastre où mènent les vices ; par eux, enfin, leur vie commune familiale sera bénie et consacrée, et leur dernier souffle en cette vie mortelle deviendra l’entrée dans la béatitude éternelle.