quinta-feira, 13 de janeiro de 2011

Sermon de Mgr Fellay à Saint-Nicolas-du-Chardonnet le dimanche 9 janvier 2011 : Oui, nous sommes profondément indignés. Nous protestons avec véhémence contre cette répétition de ces journées d'Assise. Tout ce que nous avons dit, tout ce que déjà Mgr Lefebvre avait dit à l'époque, nous le faisons nôtre. Il est évident, mes bien chers frères, qu'une telle chose exige réparation.

Assise 2011 - Le langage clair et net d'un évêque catholique

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Mes bien chers fidèles,
S'il est une fête qui doit réjouir nos cœurs, c'est bien la Fête de l'Épiphanie. Une fête qui compte parmi les plus anciennes de toute la liturgie, une fête qui jusqu'à Jean XXIII comptait parmi les plus grandes de toute l'année liturgique et qui, depuis, a été abaissée, dégradée, même dans beaucoup de pays déplacée au dimanche. Il faut nous demander pourquoi d'un côté cette joie – qu'est-ce qu'on célèbre aujourd'hui, qu'est-ce que l'Église veut fêter ? – et aussi pourquoi cette dégradation ? L'Épiphanie, l'Épiphanie du Seigneur veut dire manifestation. Cette Fête, on la trouve dans les liturgies grecques, elle est plus ancienne que Noël et y sont regroupées les principales manifestations de la divinité du Verbe incarné.
Ces manifestations sont de l'ordre de trois. Cette Fête de l'Épiphanie, on l'appelle d'une manière commune la Fête des Rois, la Fête des Rois mages, car effectivement – et c'est l'Évangile d'aujourd'hui – on y voit ces rois, ces rois venus de l'étranger, pas seulement de l'étranger au point de vue territorial, local, mais venus des nations païennes. L'Église veut y voir la reconnaissance par tout ce monde qui, jusque là, n'avait pas eu accès à l'Ancien Testament qui était réservé, qui était resserré dans le peuple élu ; eh bien aujourd'hui ce sont toutes ces nations qui arrivent au nom de ces trois rois, qui arrivent à Notre-Seigneur Jésus-Christ et qui viennent L'adorer.
La deuxième manifestation, c'est celle que l'on trouve au Baptême de Notre-Seigneur, où la Voix du Père se fait entendre, où l'on voit Dieu le Saint-Esprit aussi d'une manière visible sous cette forme de colombe qui repose sur Notre-Seigneur, manifestation encore une fois de la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Et la troisième c'est le premier miracle de Notre-Seigneur. Encore une fois la preuve cette fois-ci, c'est Notre-Seigneur Lui-même qui va donner la preuve qu'Il est Dieu, vraiment Dieu. En faisant quelque chose qui est au-dessus de toutes les forces, de toutes les capacités des créatures, en ce premier miracle où Il transforme de l'eau en vin, le miracle de Cana.
Ce sont ces trois événements qui sont célébrés dans la fête de l'Epiphanie. On ne les trouve pas tellement dans l'évocation de la Sainte Messe, mais déjà dans le bréviaire, dans les antiennes, sont manifestés ces trois éléments. Et puisque ça fait un peu beaucoup, l'Eglise va les reprendre : le Baptême de Notre-Seigneur, on va le célébrer d'une manière indépendante à l'Octave de l'Epiphanie et puis, le Premier dimanche qui suivra l'Epiphanie, ce sera le miracle de Cana.
Mais toutes ces fêtes, toutes ces fêtes sont rassemblées aujourd'hui ; et même dans la liturgie latine, cette fête est plus ancienne que Noël. Où est l'importance de cette Fête ?
Eh bien, mes bien chers Frères, dans cette reconnaissance, dans cette affirmation de la réalité de la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ce petit enfant nouveau-né dont nous venons de célébrer la naissance, Il est vraiment homme, Il est vraiment Dieu. Étant Dieu, devenu homme, Il n'a rien perdu de Sa divinité et des attributs de la divinité. Le fait qu'Il soit homme, le fait qu'Il soit visible auprès de nous, le fait qu'Il soit tout petit enfant dans toutes les faiblesses d'un nouveau-né, dans toutes ses impuissances, n'enlève absolument rien à Sa majesté infinie, à Sa Toute-Puissance, et ainsi Il a droit, de la part de toutes les créatures, à l'adoration qui est due au seul vrai Dieu.
Et c'est ce que nous célébrons, en voyant ces rois mages, des rois, des personnages importants, des représentants disons de tous ces peuples païens et qui viennent après avoir aperçu cette étoile dans le firmament, cette nouvelle étoile, ce signe très clair annoncé dans une prophétie de l'Ancien Testament, prophétie de Balaam. Ils viennent. Il faut admirer ! Il faut admirer cette démarche ! Se mouvoir parce qu'une étoile apparaît au ciel, faire des milliers de kilomètres – et à l'époque, ce n'était pas aussi facile qu'aujourd'hui ! – et se laisser guider par cette étoile qui effectivement se fait leur guide, qui va les conduire pendant tout ce trajet jusqu'à Jérusalem et ensuite jusqu'à Bethléem, où à ce moment-là Notre-Seigneur n'est plus dans la crèche, Il est dans une maison et c'est ce que nous dit l'Eglise : les rois mages trouvent l'Enfant avec Sa Mère dans leur maison, dans une maison ; c'est tout-à-fait compréhensible que Notre-Seigneur, que saint Joseph, la Sainte Vierge ne L'aient pas laissé trop longtemps dans cette habitation plus que précaire qu'était cette étable et qu'ils ont trouvé quelque chose de plus honorable, de plus normal les premières années jusqu'à cet événement qui va suivre immédiatement cette visite des rois mages. Eh bien, la Sainte Famille vit, vit à Bethléem. Et voilà, vit à Bethléem dans une indifférence on peut dire totale de la part du peuple juif. C'est le Sauveur, c'est le Messie, Il est complètement ignoré, dans un silence impressionnant. Voilà que ces rois mages qui arrivent vont donner de l'émoi. Tout Jérusalem sera en émoi. Lorsque Hérode va demander aux spécialistes, aux experts de l'époque, aux scribes : « Qu'est-ce qui se passe ? Où doit naître ce Messie ? » il n'y a absolument aucune hésitation, remarquez-le bien. Ces scribes connaissent, connaissent très bien l'Écriture et lorsqu'on leur demande « Où va-t-Il naître cet Enfant ? », sans aucune hésitation, c'est à Bethléem. Ce sera la réponse que donnera Hérode aux rois mages.
Ils savent, ils savent et ils ne savent pas. En théorie, ils savent tout. Dans la pratique ils ignorent superbement la réalité.
On a envie de faire des parallèles. Quand on entend cette histoire d'Assise, on a vraiment envie de faire des parallèles.
En théorie, ils savent, en théorie, ils croient, mais dans la réalité, est-ce qu'ils y croient ? Est-ce qu'ils croient vraiment que Notre-Seigneur est Dieu ?Est-ce qu'ils croient vraiment que de Sa main dépend la paix, des hommes, des nations ? Est-ce qu'ils croient vraiment à toutes ces conséquences immédiates, directes, de Sa divinité ? Ce n'est pas pour faire un pique-nique qu'ils vont à Assise ! Est-ce qu'ils vont, tout comme les rois mages, adorer le vrai Dieu, et attendre de Lui, demander de Lui cette paix ? Est-ce qu'ils vont au Roi de la Paix, rex pacificus ?
Oh comme l'Histoire se répète, hélas ! Oui, nous sommes profondément indignés. Nous protestons avec véhémence contre cette répétition de ces journées d'Assise. Tout ce que nous avons dit, tout ce que déjà Mgr Lefebvre avait dit à l'époque, nous le faisons nôtre. Il est évident, mes bien chers frères, qu'une telle chose exige réparation.
DE:LaPorte latine