domingo, 23 de janeiro de 2011

VEN. PIE XII : En commémorant ainsi les mystères de Jésus-Christ, la liturgie sacrée se propose d’y faire participer tous les croyants en sorte que le divin Chef du Corps mystique vive en chacun de ses membres avec toute la perfection de sa sainteté. Que les âmes des chrétiens soient comme des autels, sur lesquels les diverses phases du sacrifice qu’offre le Grand Prêtre revivent en quelque sorte les unes après les autres : les douleurs et les larmes qui effacent et expient les péchés ; la prière adressée à Dieu, qui s’élève jusqu’au ciel ; la consécration et comme l’immolation de soi-même faite d’un cœur empressé, généreux et ardent ; l’union très intime enfin par laquelle, nous abandonnant à Dieu, nous et tout ce qui nous appartient, nous trouvons en lui notre repos ; " le tout de la religion, en effet, étant d’imiter celui à qui l’on adresse son culte "


Encyclique MEDIATOR DEI


de Sa Sainteté le Pape PIE XII

SUR LA SAINTE LITURGIE


II. LE CYCLE DES MYSTÈRES DANS L’ANNÉE LITURGIQUE

Tout le long de l’année, la célébration du sacrifice eucharistique et les prières des heures se déroulent principalement autour de la personne de Jésus-Christ ; elles sont si harmonieusement et si convenablement disposées que notre Sauveur, avec les mystères de son abaissement, de sa rédemption et de son triomphe, y occupe la première place.

En commémorant ainsi les mystères de Jésus-Christ, la liturgie sacrée se propose d’y faire participer tous les croyants en sorte que le divin Chef du Corps mystique vive en chacun de ses membres avec toute la perfection de sa sainteté. Que les âmes des chrétiens soient comme des autels, sur lesquels les diverses phases du sacrifice qu’offre le Grand Prêtre revivent en quelque sorte les unes après les autres : les douleurs et les larmes qui effacent et expient les péchés ; la prière adressée à Dieu, qui s’élève jusqu’au ciel ; la consécration et comme l’immolation de soi-même faite d’un cœur empressé, généreux et ardent ; l’union très intime enfin par laquelle, nous abandonnant à Dieu, nous et tout ce qui nous appartient, nous trouvons en lui notre repos ; " le tout de la religion, en effet, étant d’imiter celui à qui l’on adresse son culte " (S. Augustin, De Civ. Dei, lib. VIII, cap. 17).

La signification des temps liturgiques

Grâce à ces arrangements et à ces dispositions de la liturgie qui lui permettent de proposer à notre méditation, à époques déterminées, la vie de Jésus-Christ, l’Église nous met sous les yeux les exemples que nous avons à imiter ; elle nous indique les trésors de sainteté que nous pouvons nous approprier, car ce qu’on chante des lèvres, il faut le croire en son esprit, et ce que l’esprit croit doit passer dans les habitudes de la vie privée et publique.

Avent. - Au saint temps de l’Avent, donc, elle réveille en nous la conscience des péchés que nous avons eu le malheur de commettre ; elle nous exhorte à réfréner nos convoitises et à châtier nous-mêmes notre corps, afin de nous ressaisir nous-mêmes en une pieuse méditation et de nous abandonner à l’ardent désir de revenir au Dieu qui seul, par sa grâce, peut nous délivrer des fautes commises et des maux qui en sont la funeste conséquence.

Noël. - Quand revient le jour de la naissance du Rédempteur, elle semble nous ramener à la grotte de Bethléem, afin que nous y apprenions la nécessité absolue de renaître et de nous réformer à fond, ce qui s’obtient uniquement lorsque nous nous unissons d’une union intime et vitale au Verbe de Dieu fait homme et que nous devenons participants de sa nature divine à laquelle nous sommes élevés.

Épiphanie. - Par les solennités de l’Épiphanie, elle rappelle la vocation des Gentils à la foi chrétienne, et son intention par là est que nous rendions grâces tous les jours à l’Éternel de ce grand bienfait ; que nous recherchions avec une foi agissante le Dieu vivant et vrai ; que nous nous appliquions à acquérir une intelligence pieuse et profonde des réalités surnaturelles, et que nous nous plaisions au silence ainsi qu’à la méditation, qui permettent de contempler plus facilement et de recevoir les dons célestes.

Septuagésime. - A la Septuagésime et pendant le carême, Notre Mère l’Église insiste sans se lasser pour que nous considérions chacun nos misères, que nous nous appliquions à un amendement effectif, en particulier, que nous détestions nos péchés et que nous les effacions par nos prières et nos pénitences : c’est, en effet, par la prière assidue et le regret des fautes commises que nous obtenons le secours d’en-haut sans lequel il n’est aucun de nos efforts qui ne reste vain et stérile.

Passion. - Quand vient l’époque sainte où la liturgie nous met sous les yeux les cruelles souffrances de Jésus-Christ, l’Église nous invite au calvaire pour que nous marchions sur les traces du divin Rédempteur, que nous acceptions de porter la croix avec lui, que nous reproduisions en notre âme ses sentiments d’expiation et de satisfaction, et que tous ensemble nous mourions avec lui.

Pâques. - Avec les solennités pascales qui commémorent le triomphe du Christ, notre âme est pénétrée d’une joie intime ; il nous convient alors de nous souvenir qu’unis au Rédempteur nous avons nous aussi à ressusciter d’une vie froide et inerte à une vie plus fervente et plus sainte, en nous donnant pleinement et généreusement à Dieu et en oubliant cette terre de misère pour aspirer uniquement au ciel : " Si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en-haut… prenez goût aux choses d’en-haut " (Col., III, 1-2).

Pentecôte. - Arrive enfin le temps de la Pentecôte. L’Église alors, par ses préceptes et par ses efforts nous exhorte à nous rendre dociles à l’action du Saint-Esprit. Lui, de son côté, allume dans nos âmes le feu de la divine charité, afin que, progressant tous les jours avec plus d’ardeur dans la vertu, nous devenions saints comme le sont le Christ Notre-Seigneur et son Père qui est dans le ciel.