sexta-feira, 7 de janeiro de 2011

Ven. Pie XII: La forme idéale et essentielle de la vie chrétienne consiste pour chacun à se tenir uni étroitement et constamment à Dieu. C’est pourquoi le culte, que l’Église rend à l’Éternel, et qui est basé surtout sur le sacrifice eucharistique et l’usage des sacrements, est organisé et disposé de telle manière que, grâce à l’office divin, il s’étend aux heures du jour, aux semaines, à tout le cours de l’année, à toutes les saisons et aux diverses conditions de la vie humaine.


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Encyclique MEDIATOR DEI


de Sa Sainteté le Pape PIE XII

SUR LA SAINTE LITURGIE


III L’OFFICE DIVIN ET L’ANNÉE LITURGIQUE

I. L’OFFICE DIVIN…

La forme idéale et essentielle de la vie chrétienne consiste pour chacun à se tenir uni étroitement et constamment à Dieu. C’est pourquoi le culte, que l’Église rend à l’Éternel, et qui est basé surtout sur le sacrifice eucharistique et l’usage des sacrements, est organisé et disposé de telle manière que, grâce à l’office divin, il s’étend aux heures du jour, aux semaines, à tout le cours de l’année, à toutes les saisons et aux diverses conditions de la vie humaine.

Connaissant le précepte du divin Maître : " Il faut prier toujours sans jamais se lasser " (Lc, XVIII, l), l’Église s’est fidèlement conformée à cette invitation. Aussi ne cesse-t-elle jamais de prier, et elle nous exhorte à faire de même en se servant de ces paroles de l’Apôtre : " Par lui, Jésus, offrons sans cesse à Dieu une hostie de louange " (He XIII, 15).

La prière publique et collective, s’élevant vers Dieu de la part de tous en même temps, n’avait lieu, dans la plus ancienne antiquité, qu’à des jours et à des heures déterminés. Cependant, on lui adressait aussi des supplications, non seulement par groupes, mais aussi dans les demeures privées et parfois même avec le concours de voisins et d’amis. Assez vite, cependant, la coutume s’établit, dans les diverses parties du monde, de réserver à la prière des moments particuliers, par exemple, la dernière heure du jour, quand vient le crépuscule et qu’on allume les lampes ; la première aussi, quand la nuit touche à sa fin, après le chant du coq, au lever du soleil. D’autres moments de la journée se trouvent mentionnés dans la Sainte Écriture comme plus propres à la prière, soit d’après les traditions juives, soit conformément à l’usage de tous les jours. D’après les Actes des apôtres, les disciples de Jésus-Christ étaient réunis pour prier tous ensemble à la troisième heure, lorsqu’ils " furent remplis du Saint-Esprit " (cf. Act II, 1-15) ; le Prince des apôtres, avant de prendre son repas " monta sur la terrasse pour prier vers la sixième heure " (Ibid., X, 9) ; Pierre et Jean " montèrent au Temple à la neuvième heure pour prier " (Ibid., III, 1), et c’est " à minuit que Paul et Silas priaient pour louer Dieu " (Ibid., XVI, 25).

Ces diverses prières, grâce surtout à l’initiative et à la pratique des moines et des ascètes en général, se perfectionnèrent davantage dans la suite des temps et, peu à peu, l’Église les introduisit dans l’usage de la liturgie sacrée.

… est la prière continuelle de l’Église

Ce qu’on appelle l’" office divin " est donc la prière du Corps mystique du Christ adressée à Dieu, au nom et pour l’avantage de tous les chrétiens, par les prêtres et les autres ministres de l’Église ainsi que par les religieux délégués par elle à cet effet.

Ce que doit être le caractère et la valeur de la louange ainsi rendue à Dieu se découvre dans la parole que l’Église nous suggère avant de commencer la prière des diverses heures, en nous prescrivant de les réciter " dignement, avec attention et dévotion ".

Le Verbe de Dieu, en prenant la nature humaine, importa lui-même dans cette terre d’exil l’hymne qui, de tout temps, se chante dans les demeures célestes. Unissant à lui l’ensemble de la communauté humaine, il se l’associe dans ce cantique de louange. Nous devons le reconnaître humblement, " ce que nous devons demander dans nos prières, nous ne le savons pas ; mais l’esprit lui-même demande pour nous par des gémissements ineffables " (Rm VIII, 26). Le Christ lui aussi, par son esprit, supplie le Père en nous. " Dieu ne pourrait pas accorder de plus grand bienfait aux hommes… (Jésus) prie pour nous comme étant notre prêtre ; il prie en nous comme notre Chef ; nous le prions comme notre Dieu… Reconnaissons donc nos voix en lui et sa voix en nous… Il reçoit nos prières dans la forme de Dieu ; il prie dans la forme de serviteur ; créateur dans l’une, créé dans l’autre, il fait sienne, sans changer, la nature à changer, et de nous avec lui il fait un homme, la tête et le corps " (S. Augustin, Enarr. in Ps. LXXXV, n. 1).