Le Pape répondait à une question à propos du scandale des abus commis par des membres du clergé. Nous l’avons toujours su – a-t-il dit –, mais nous le voyons aujourd’hui de façon réellement terrifiante. L’Eglise a donc un profond besoin de réapprendre la pénitence, la conversion, la prière, les vertus théologales, un besoin d’accepter la purification, d’apprendre le pardon mais aussi la nécessité de la justice. Le pardon ne remplace pas la justice.
Interrogé à propos de la crise économique qui touche sévèrement le Portugal, Benoît XVI a noté que le pur pragmatisme économique qui fait abstraction de la réalité de l’homme, qui est un être éthique, ne donne pas de résultats positifs mais crée des problèmes insolubles. Le Pape a reconnu que la foi chrétienne, trop souvent individualiste, a souvent abandonné les réalités concrètes et économiques au monde pour ne se concentrer que sur le salut individuel, sans se rendre compte que cela implique une responsabilité globale.
A propos de la sécularisation qui se radicalise en Europe, Benoît XVI a estimé qu’il s’agissait d’un défi et d’une occasion. Dans le contexte multiculturel actuel, le rationalisme dépourvu de toute dimension religieuse transcendante ne peut pas dialoguer avec les grandes cultures de l’humanité. Il faut se rendre compte que l’homme ne peut se retrouver que dans la rencontre entre la foi et la raison. Pour le Pape, la présence du sécularisme est normale, mais la séparation, la « contrariété » entre la foi et le sécularisme est une anomalie.
Enfin à propos du troisième secret de Fatima, concernant la vision de la souffrance du Pape, Benoît XVI a estimé qu’on pouvait en première instance l’appliquer à Jean-Paul II. Mais le Pape représente l’Eglise et ce sont les souffrances de l’Eglise qui sont annoncées, la nécessité d’une passion de l’Eglise. Le Seigneur nous a dit que l’Eglise sera toujours souffrante, de diverses façons jusqu’à la fin du monde.