 
                                                La réforme Vatican II n'a jamais décollé
Pour le secrétaire émerite de la Congrégation pour le culte divin, il faut retrouver le véritable esprit de la réforme conciliaire
Entretien avec Mgr Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements

La Croix : On a le sentiment que, pour Benoît XVI, la liturgie est une priorité.
 Mgr Albert Ranjith : À juste titre. Lorsque l’on remonte  l’histoire de la liturgie à travers les siècles, on voit combien est  important pour tout homme le besoin d’écoute de Dieu et de contact avec  l’au-delà. L’Église a toujours été consciente que sa vie liturgique doit  être orientée vers Dieu et comporter une atmosphère profondément  mystique. Or, depuis quelques années, on a tendance à l’oublier, pour y  substituer un esprit de liberté totale qui laisse tout l’espace à  l’invention, sans enracinement, ni approfondissement.
 Mgr Albert Ranjith : À juste titre. Lorsque l’on remonte  l’histoire de la liturgie à travers les siècles, on voit combien est  important pour tout homme le besoin d’écoute de Dieu et de contact avec  l’au-delà. L’Église a toujours été consciente que sa vie liturgique doit  être orientée vers Dieu et comporter une atmosphère profondément  mystique. Or, depuis quelques années, on a tendance à l’oublier, pour y  substituer un esprit de liberté totale qui laisse tout l’espace à  l’invention, sans enracinement, ni approfondissement.
– Serait-ce que la liturgie est devenue l’objet de polémiques, de débats dans l’Église, voire un facteur de graves divisions ?
 – Je pense que c’est là un phénomène proprement  occidental. La sécularisation en Occident a entraîné une forte division  entre ceux qui se réfugient dans le mysticisme, en oubliant la vie, et  ceux qui banalisent la liturgie, en la privant de sa fonction de  médiatrice vers l’au-delà. En Asie – par exemple au Sri Lanka, mon pays  –, chacun, quelle que soit sa religion, est très conscient du besoin de  l’homme d’être porté vers l’au-delà. Et cela doit se traduire dans la  vie concrète. Je pense qu’il ne faut pas abaisser le sens du divin au  niveau de l’homme, mais au contraire chercher à hisser l’homme vers le  niveau supra-naturel, là où nous pouvons approcher le Mystère divin. Or,  la tentation de devenir protagoniste de ce Mystère divin, de chercher à  le contrôler est forte dans une société qui divinise l’homme, comme le  fait la société occidentale. La prière est don : la liturgie n’est pas  déterminée par l’homme, mais par ce que Dieu fait naître en lui. Elle  implique une attitude d’adoration vers le Dieu créateur.
– Je pense que c’est là un phénomène proprement  occidental. La sécularisation en Occident a entraîné une forte division  entre ceux qui se réfugient dans le mysticisme, en oubliant la vie, et  ceux qui banalisent la liturgie, en la privant de sa fonction de  médiatrice vers l’au-delà. En Asie – par exemple au Sri Lanka, mon pays  –, chacun, quelle que soit sa religion, est très conscient du besoin de  l’homme d’être porté vers l’au-delà. Et cela doit se traduire dans la  vie concrète. Je pense qu’il ne faut pas abaisser le sens du divin au  niveau de l’homme, mais au contraire chercher à hisser l’homme vers le  niveau supra-naturel, là où nous pouvons approcher le Mystère divin. Or,  la tentation de devenir protagoniste de ce Mystère divin, de chercher à  le contrôler est forte dans une société qui divinise l’homme, comme le  fait la société occidentale. La prière est don : la liturgie n’est pas  déterminée par l’homme, mais par ce que Dieu fait naître en lui. Elle  implique une attitude d’adoration vers le Dieu créateur.
– Avez-vous le sentiment que la réforme conciliaire est allée trop loin ?
 – Il ne s’agit pas d’être anti-conciliaire ou  post-conciliaire, ni conservateur ou progressiste ! Je crois que la  réforme liturgique de Vatican II n’a jamais décollé. D’ailleurs, cette  réforme ne date pas de Vatican II : elle a en réalité précédé le  Concile, elle est née avec le mouvement liturgique au début du XXe  siècle. Si l’on s’en tient au décret Sacrosanctum Concilium de Vatican  II, il s’agissait de faire de la liturgie la voie d’accès à la foi, et  les changements en la matière devaient émerger de manière organique, en  tenant compte de la tradition, et non de manière précipitée. Il y eut de  nombreuses dérives, qui ont fait perdre de vue le véritable sens de la  liturgie. On peut dire que l’orientation de la prière liturgique dans la  réforme postconciliaire n’a pas été toujours le reflet des textes de  Vatican II, et en ce sens, on peut parler d’une correction nécessaire,  d’une réforme dans la réforme. Il faut regagner la liturgie, dans  l’esprit du Concile.
– Il ne s’agit pas d’être anti-conciliaire ou  post-conciliaire, ni conservateur ou progressiste ! Je crois que la  réforme liturgique de Vatican II n’a jamais décollé. D’ailleurs, cette  réforme ne date pas de Vatican II : elle a en réalité précédé le  Concile, elle est née avec le mouvement liturgique au début du XXe  siècle. Si l’on s’en tient au décret Sacrosanctum Concilium de Vatican  II, il s’agissait de faire de la liturgie la voie d’accès à la foi, et  les changements en la matière devaient émerger de manière organique, en  tenant compte de la tradition, et non de manière précipitée. Il y eut de  nombreuses dérives, qui ont fait perdre de vue le véritable sens de la  liturgie. On peut dire que l’orientation de la prière liturgique dans la  réforme postconciliaire n’a pas été toujours le reflet des textes de  Vatican II, et en ce sens, on peut parler d’une correction nécessaire,  d’une réforme dans la réforme. Il faut regagner la liturgie, dans  l’esprit du Concile.
– Concrètement, par quoi cela passe-t-il ?
 – Aujourd’hui, les problèmes de la liturgie  tournent autour de la langue (vernaculaire ou latin), et de la position  du prêtre, tourné vers l’assistance ou tourné vers Dieu. Je vais vous  surprendre : nulle part, dans le décret conciliaire, on n’indique qu’il  faut que le prêtre désormais se tourne vers l’assistance, ni qu’il est  interdit d’utiliser le latin ! Si l’usage de la langue courante est  consenti, notamment pour la liturgie de la Parole, le décret précise  bien que l’usage de la langue latine sera conservé dans le rite latin.  Sur ces sujets, nous attendons que le pape nous donne ses indications.
– Aujourd’hui, les problèmes de la liturgie  tournent autour de la langue (vernaculaire ou latin), et de la position  du prêtre, tourné vers l’assistance ou tourné vers Dieu. Je vais vous  surprendre : nulle part, dans le décret conciliaire, on n’indique qu’il  faut que le prêtre désormais se tourne vers l’assistance, ni qu’il est  interdit d’utiliser le latin ! Si l’usage de la langue courante est  consenti, notamment pour la liturgie de la Parole, le décret précise  bien que l’usage de la langue latine sera conservé dans le rite latin.  Sur ces sujets, nous attendons que le pape nous donne ses indications.
– Faut-il dire à tous ceux qui ont suivi, avec un grand sens de l’obéissance, les réformes post-conciliaires qu’ils se sont trompés ?
 – Non, il ne faut pas en faire un problème  idéologique. Je remarque combien les jeunes prêtres, ici, aiment à  célébrer en rite tridentin. Il faut bien préciser que ce rite, celui du  missel de saint Pie V, n’est pas « hors la loi ». Faut-il l’encourager  davantage ? C’est le pape qui décidera. Mais il est certain qu’une  nouvelle génération est en demande d’une plus grande orientation vers le  mystère. Ce n’est pas une question de forme, mais de substance. Pour  parler de liturgie, il ne faut pas seulement un esprit scientifique, ou  historico-théologique, mais surtout une attitude de méditation, de  prière et de silence.
– Non, il ne faut pas en faire un problème  idéologique. Je remarque combien les jeunes prêtres, ici, aiment à  célébrer en rite tridentin. Il faut bien préciser que ce rite, celui du  missel de saint Pie V, n’est pas « hors la loi ». Faut-il l’encourager  davantage ? C’est le pape qui décidera. Mais il est certain qu’une  nouvelle génération est en demande d’une plus grande orientation vers le  mystère. Ce n’est pas une question de forme, mais de substance. Pour  parler de liturgie, il ne faut pas seulement un esprit scientifique, ou  historico-théologique, mais surtout une attitude de méditation, de  prière et de silence.Encore une fois, il ne s’agit pas d’être progressiste ou conservateur, mais simplement de permettre à l’homme de prier, d’écouter la voix du Seigneur. Ce qui se passe dans la célébration de la gloire du Seigneur n’est pas une réalité seulement humaine. Si on oublie cet aspect mystique, tout se brouille, et devient confus. Si la liturgie perd sa dimension mystique et céleste, qui, alors, aidera l’homme à se libérer de l’égoïsme et de son propre esclavage ? La liturgie doit avant tout être une voie de libération, en ouvrant l’homme à la dimension de l’infini.
Recueilli par Isabelle de GAULMYN à Rome
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Un fidèle de Benoît XVI
 Âgé de 58 ans, Mgr Albert Malcolm Ranjith  Patabendige Don est l’un des premiers responsables de la curie nommés  par Benoît XVI. Originaire du Sri Lanka, il fut évêque auxiliaire de  Colombo en 1991, avant de recevoir la charge du diocèse de Ratnapura en  1995. Cet homme brillant et cultivé, d’un grand classicisme doctrinal,  fut appelé à Rome en 2001 comme sous-secrétaire de la Congrégation pour  l’évangélisation des peuples. Mais il dut en repartir, nommé en 2004  nonce en Indonésie, ce qui fut considéré comme une sanction liée aux  différends qu’il avait eus avec le cardinal Sepe, alors préfet de ce  dicastère et récemment muté à Naples. Sa nomination à la Congrégation  pour le culte divin et la discipline des sacrements, remplaçant Mgr  Sorrentino comme bras droit du cardinal Arinze, a signifié le retour en  grâce de ce fidèle de Benoît XVI.
Âgé de 58 ans, Mgr Albert Malcolm Ranjith  Patabendige Don est l’un des premiers responsables de la curie nommés  par Benoît XVI. Originaire du Sri Lanka, il fut évêque auxiliaire de  Colombo en 1991, avant de recevoir la charge du diocèse de Ratnapura en  1995. Cet homme brillant et cultivé, d’un grand classicisme doctrinal,  fut appelé à Rome en 2001 comme sous-secrétaire de la Congrégation pour  l’évangélisation des peuples. Mais il dut en repartir, nommé en 2004  nonce en Indonésie, ce qui fut considéré comme une sanction liée aux  différends qu’il avait eus avec le cardinal Sepe, alors préfet de ce  dicastère et récemment muté à Naples. Sa nomination à la Congrégation  pour le culte divin et la discipline des sacrements, remplaçant Mgr  Sorrentino comme bras droit du cardinal Arinze, a signifié le retour en  grâce de ce fidèle de Benoît XVI.fonte:http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2272954&rubId=4078

 inundado por um mistério de luz que é Deus   e N´Ele vi e ouvi -A ponta da lança como chama que se desprende, toca o eixo da terra, – Ela estremece: montanhas, cidades, vilas e aldeias com os seus moradores são sepultados. - O mar, os rios e as nuvens saem dos seus limites, transbordam, inundam e arrastam consigo num redemoinho, moradias e gente em número que não se pode contar , é a purificação do mundo pelo pecado em que se mergulha. - O ódio, a ambição provocam a guerra destruidora!  - Depois senti no palpitar acelerado do coração e no meu espírito o eco duma voz suave que dizia: – No tempo, uma só Fé, um só Batismo, uma só Igreja, Santa, Católica, Apostólica: - Na eternidade, o Céu!
inundado por um mistério de luz que é Deus   e N´Ele vi e ouvi -A ponta da lança como chama que se desprende, toca o eixo da terra, – Ela estremece: montanhas, cidades, vilas e aldeias com os seus moradores são sepultados. - O mar, os rios e as nuvens saem dos seus limites, transbordam, inundam e arrastam consigo num redemoinho, moradias e gente em número que não se pode contar , é a purificação do mundo pelo pecado em que se mergulha. - O ódio, a ambição provocam a guerra destruidora!  - Depois senti no palpitar acelerado do coração e no meu espírito o eco duma voz suave que dizia: – No tempo, uma só Fé, um só Batismo, uma só Igreja, Santa, Católica, Apostólica: - Na eternidade, o Céu!