quinta-feira, 30 de setembro de 2010

Vénerable Pie XII : L’ensemble du culte que l’Église rend à Dieu doit être à la fois intérieur et extérieur. Extérieur certes, car tel le requiert la nature de l’homme, composé d’une âme et d’un corps ; car la Providence divine a voulu que " par la connaissance des réalités visibles nous soyons attirés à l’amour des réalités invisibles ". " bien que les cérémonies ne contiennent en elles-mêmes aucune perfection, aucune sainteté, elles sont pourtant des actes extérieurs de religion, et par leur signification elles stimulent l’âme à la vénération du sacré, elles élèvent l’esprit aux réalités surnaturelles, nourrissent la piété, fomentent la charité, accroissent la foi, fortifient la dévotion, instruisent les âmes simples, font l’ornement du culte de Dieu, conservent la religion et distinguent les vrais chrétiens des faux et des hétérodoxes "


Encyclique MEDIATOR DEI


de Sa Sainteté le Pape PIE XII

SUR LA SAINTE LITURGIE

 

 


II. LA LITURGIE, CULTE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR

C’est un culte extérieur

L’ensemble du culte que l’Église rend à Dieu doit être à la fois intérieur et extérieur. Extérieur certes, car tel le requiert la nature de l’homme, composé d’une âme et d’un corps ; car la Providence divine a voulu que " par la connaissance des réalités visibles nous soyons attirés à l’amour des réalités invisibles " (Missale Rom., Praef. Nativ.) ; car tout ce qui vient de l’âme s’exprime naturellement par le moyen des sens ; car ce ne sont pas seulement les individus, mais aussi la collectivité humaine, qui ont besoin de rendre leur culte à Dieu ; celui-ci doit être social ; ce qui est impossible si, dans le domaine religieux lui aussi, il n’existe pas d’assujettissements extérieurs et de manifestations extérieures ; c’est enfin le moyen d’attirer particulièrement l’attention sur l’unité du Corps mystique, d’en accroître le zèle, d’en corroborer les forces et d’en intensifier l’action : " bien que les cérémonies ne contiennent en elles-mêmes aucune perfection, aucune sainteté, elles sont pourtant des actes extérieurs de religion, et par leur signification elles stimulent l’âme à la vénération du sacré, elles élèvent l’esprit aux réalités surnaturelles, nourrissent la piété, fomentent la charité, accroissent la foi, fortifient la dévotion, instruisent les âmes simples, font l’ornement du culte de Dieu, conservent la religion et distinguent les vrais chrétiens des faux et des hétérodoxes " (I. Card. Bona, De divina psalmodia, cap. XIX, § 3, 1.)
Mais il est surtout culte intérieur

Mais l’élément essentiel du culte doit être l’intérieur, car il est nécessaire de vivre toujours dans le Christ, de lui être tout entier dévoué, pour rendre en lui, avec lui et par lui, gloire au Père des cieux. La sainte liturgie requiert que ces deux éléments soient intimement unis, et elle ne se lasse jamais de le répéter chaque fois qu’elle prescrit un acte extérieur de culte. Ainsi, par exemple, elle veut " que ce que nous professons dans nos observances extérieures, s’accomplisse réellement dans notre intérieur " (Missale Rom., Secreta feriae V post Dom. II Quadrag.). Sans quoi, la religion devient assurément un formalisme inconsistant et vide. Vous savez, Vénérables Frères, que le divin Maître juge indignes du temple sacré et n’hésite pas à les en chasser, ceux qui croient honorer Dieu par le seul son de phrases bien construites et par des poses théâtrales, et se persuadent pouvoir assurer parfaitement leur salut éternel sans déraciner de leur âme leurs vices invétérés (cf. Mc VII, 6, et Isaïe, XXIX, 13).
L’Église veut donc que tous les fidèles se prosternent aux pieds du Rédempteur pour lui professer leur amour et leur vénération ; elle veut que les foules, à l’exemple des enfants qui, joyeux et chantants, allèrent à la rencontre du Christ le jour de son entrée à Jérusalem, chantent en chœur pour acclamer la gloire du Roi des rois et de l’Auteur souverain de tout bien, et pour lui témoigner leur reconnaissance ; elle veut que de leurs lèvres sortent des prières, tantôt de supplication, tantôt de joie et de louange, afin d’expérimenter, comme les apôtres au bord du lac de Tibériade, l’aide de sa miséricorde et de sa puissance ; ou bien, comme Pierre sur le mont Thabor, pour s’abandonner eux-mêmes et tous leurs biens, au Dieu éternel, dans les mystiques transports de la contemplation.