domingo, 7 de fevereiro de 2010

Le pape Benoît XVI a donné une instruction sur "l'art de célébrer" la liturgie.




L'ars celebrandi

"Dans sa Règle, S. Benoît dit aux moines, à propos de la récitation des psaumes: "Mens concordet voci": le coeur doit être accordé à la voix, aux mots. (...) La Sainte Liturgie nous donne les mots: à nous d'entrer dans ces mots pour y trouver grâce à cette réalité qui nous précède - la liturgie - une harmonie.

Nous devons aussi étudier la structure de la liturgie, pour comprendre d'où lui vient sa forme. La liturgie, nous rappelle Benoît XVI, s'est constituée au cours de deux millénaires, et même après la restauration de Vatican II, elle ne s'est pas présentée comme quelque chose de concocté par quelques liturgistes. La liturgie doit toujours nous rappeler ce qui est essentiel en elle: l'adoration et la proclamation. Voici pourquoi il est très important, si nous voulons être en harmonie avec la liturgie, que nous comprenions sa structure élaborée au cours des siècles; de cette façon, nous pourrons nous unir de tout coeur à la voix de l'Eglise. (...)

Pour cela, il y a une première condition à respecter: nous devons intérioriser la structure et les mots de la liturgie, les mots de Dieu. C'est de cette façon que nous pourrons réellement célébrer en union avec l'Eglise: nos coeurs s'ouvrent alors en grand; nous ne jouons plus du théâtre, mais nous rejoignons l'Eglise qui converse avec son Seigneur.

Il me semble que les fidèles se rendent très bien compte si le célébrant est vraiment en conversation avec Dieu et s'il est capables d'entraîner l'assemblée dans sa prière, avec les enfants de Dieu, ou bien s'il est simplement en train de faire de la simulation. L'élément fondamental du véritable "ars celebrandi" se trouve donc dans une harmonie: dans une concordance entre ce que disent nos lèvres et ce que pense notre coeur. (...) En d'autres termes, l' "ars celebrandi" doit être compris comme une invitation à faire non pas du théâtre ou du spectacle, mais à intérioriser; c'est ce qui doit être évident pour les fidèles présents.

C'est seulement si les fidèles voient que ce que nous faisons n'est pas qu'extérieur, comme s'il ne s'agissait que de spectacle - nous ne sommes pas des acteurs! - mais que c'est l'expression du cheminement de nos coeurs, que nous pourrons diriger leur coeur; alors la liturgie se fait belle pour devenir le signe de communion avec tous ceux qui sont présent autour le Seigneur.

Bien entendu, pour que soit réalisé ce qui est exprimé par S. Benoît, mens concordet vocis, pour que le coeur soit vraiment élevé et dirigé vers le Seigneur par la liturgie, il faut aussi que certaines choses extérieures soient correctement réalisées. Nous devons apprendre à dire correctement les textes. Lorsque j'étais encore professeur dans mon pays, des jeunes gens étaient invités à lire les Lectures à la messe: parfois ils lisaient comme quelqu'un qui dit une poésie qu'il ne comprend pas. Il est évident que pour lire correctement les Lectures de la messe, il faut commencer par s'imprégner de la nature dramatique et de l'actualité du texte. C'est la même chose pour le chant de la préface. Et aussi pour la Prière eucharistique. La difficulté qu'ont les fidèles à suivre un texte aussi long que celui de la Prière eucharistique explique l'émergence de certaines "inventions". Mais l'incessante création de nouvelles Prières eucharistiques ne résout pas le problème. Le vrai problème est que la Prière eucharistique doit inviter à un silence et à une prière avec Dieu. Et ceci ne peut advenir que si la Prière eucharistique est prononcée correctement, en respectant les instants de silence qui y sont inclus; que si elle est dite avec dévotion et avec sur un ton correct. Je pense que nous devons trouver des occasions, dans la catéchèse et au cours des homélies, pour expliquer les Prières eucharistiques au peuple de Dieu, en sorte qu'il sache en suivre les grandes lignes (le récit de l'Institution, la prière pour les vivants et les défunts, l'action de grâce, l'épiclèse) qui ponctuent et dirigent la prière de l'assemblée. Les mots doivent donc être dits correctement.

Il faut également que la liturgie soit bien préparée: les acolytes doivent savoir ce qu'ils ont à faire et le lecteur doit savoir comment dire le texte. Les choristes et les chants doivent être exercés. L'autel doit être correctement paré. Car tout ceci, même si c'est du domaine matériel, participe à l'ars celebrandi, lequel est en fin de compte l'art d'entrer en communion avec le Seigneur."

Sources: Vatican - ProLiturgia - Archives E.S.M.

fonte:http://www.unavoce.fr/