L'âme du saint sacrifice de la
Messe
par Garrigou-Lagrange
par Garrigou-Lagrange
La Vie Spirituelle, 10e
année, 120, Tome XX, n°6, Septembre 1929.
Pour
compléter la doctrine que nous avons exposée sur l'union à Dieu et les
purifications qui y disposent, nous voudrions parler de ce qui est comme l'âme
même du sacrifice de la messe et de la manière dont il convient de s'y unir, à
l'exemple de Marie, par une oblation personnelle. Les controverses récentes sur
l'essence du sacrifice de nos autels ont mis de plus en plus en relief certains
points fondamentaux d'où dérive une grande lumière[1].
Le sacrifice
en général est l'oblation d'une chose sensible qu'un prêtre fait à Dieu, par
une certaine destruction ou immolation[2], qui
consacre à Dieu cette chose, la consume en son honneur, pour reconnaître son
souverain domaine et notre parfaite soumission[3]. Ainsi, dans
les différents peuples, de tout temps, on a offert à Dieu de l'encens, les
fruits de la terre, le pain et le vin, et les animaux les plus purs. Le
sacrifice le plus parfait dans lequel toute la victime est consumée en l'honneur
de Dieu porte le nom d'holocauste; c'est l'expression sensible la plus parfaite
de l'adoration, de l'action de grâces pour les bienfaits reçus, de la
supplication pour les grâces à obtenir et de la réparation du coeur contrit,
conscient de la gravité des fautes commises, secrètes ou publiques, et implorant
le pardon.LIRE...