quarta-feira, 16 de julho de 2014

Je ne veux pas faire un cours d'histoire sur les origines de l'hésychasme, mais je voudrais simplement rappeler rapidement comment s'est développée l'hésychia.

La Recherche de Dieu dans la Tradition Hésychaste
par Higoumène Syméon


Je voudrais aborder d'une manière simple le thème de l'hésychia, la recherche de Dieu. Peut-être est-il important, pour commencer, de tenter de donner une traduction, une définition du mot hésychia. C'est un mot d'origine grecque que l'on pourrait traduire par " paix, silence ", peut-être aussi " tranquillité du coeur ". Vous savez combien il est difficile, à partir d'un mot étranger, de donner une traduction juste et, c'est pour cette raison que j'évoque plusieurs significations. En tout cas, dans ce terme qui signifie paix, silence, repos, il faut faire attention de ne pas déformer le sens de la traduction. Par exemple, si nous faisons appel au mot " repos ", il ne s'agit pas d'un repos qui évoquerait le sommeil. Il n'est pas du tout question de sommeiller, dans la tradition hésychaste. Nous le verrons un peu plus tard, c'est au contraire une tradition active et de vigilance.
Je ne veux pas faire un cours d'histoire sur les origines de l'hésychasme, mais je voudrais simplement rappeler rapidement comment s'est développée l'hésychia. Comment et où est-elle née? Eh bien, je dirais que nous l'avons reçue, comme nous avons reçu beaucoup d'autres choses, nous avons reçu l'hésychia de la part du Christ. Nous pouvons saisir quelle est l'attitude du Christ dans le Nouveau Testament : un court passage de l’Évangile qui montre l'attitude du Christ nous fera comprendre ce qu'est l'hésychia.
Dans cet épisode, l'entrée de Jésus dans la synagogue de Nazareth, son pays d'origine, est évoquée. Il parle et il est mal reçu, mal entendu. La fin du récit nous dit ceci : " Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu'ils entendirent ces choses, et s'étant levés, ils le chassèrent de la ville et le menèrent jusqu'au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas. Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla " (Lc 4, 28-30). La dernière phrase de ce texte est significative. L'hésychaste, celui qui cherche à vivre dans la paix du coeur, dans la quiétude, trouve son modèle dans l'attitude du Christ. lui qui, agressé, contesté, violenté, a pu passer au travers de cette foule sans rien dire, sans montrer aucune agressivité parce qu'il avait, évidemment à la perfection, un coeur rempli de paix. Seul son coeur silencieux, baigné d'hésychia, était la réponse à l'agressivité de l'entourage.
À partir de l'étude et de la méditation de la manière d'être du Christ pendant sa vie, les chrétiens, et surtout les premiers moines, ont cherché à acquérir cette hésychia, cette paix silencieuse, cette tranquillité du coeur. Et l'on peut dire que le mouvement monastique, l'idéal monastique, est totalement lié à la tradition hésychaste. Peut-être entend-on dire parmi les chrétiens orthodoxes qu'il y a des moines hésychastes et des moines non hésychastes. Je n'aime pas trop faire cette différence. Le moine, qui est fondamentalement un chercheur de Dieu, comme d'autres cherchent de l'or, le moine doit obligatoirement passer par cette quête de paix, de silence, d'abandon, qui entraînent d'autres vertus, nous le verrons plus tard. Donc, je ne fais pas de différence entre moines hésychastes et moines non hésychastes. Je pense qu'ils sont tous fondamentalement hésychastes.
Les premiers moines, les premiers ermites, - puisque, on le sait, le monachisme est né au IVe siècle lorsque des hommes et des femmes, dont saint Antoine est le plus célèbre, sont partis dans le désert pour chercher Dieu. Et nous voyons tout de suite qu'il y a un but à l'hésychia. Ce but est la découverte de Dieu. Je dirais plutôt, c'est le désir de rencontrer Dieu. L'hésychaste est un homme de désir, son coeur est rempli du désir de Dieu, et, à cause de cela, il va chercher comment pouvoir libérer son coeur de ses passions pour rencontrer son Dieu. Les premiers moines partent dans le désert, et cela est significatif. Le désert, nous le savons, c'est le lieu du retrait, le lieu du silence. il est opposé, d'une certaine manière, à la cité turbulente. Cette solitude, cet isolement sont voulus et vont être un des terrains de l'hésychaste, du moine, pour rencontrer Dieu.lire...